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La guerre entre Israël et le Hamas a déjà fait près d'un millier de morts (Bilan de 16 h GMT)
Une sympathisante du Hezbollah, avec un drapeau palestinien peint sur son visage, participe à un rassemblement dans la banlieue sud de Beyrouth, le 8 octobre 2023, en soutien à l'"Opération Al-Aqsa Flood" qui a été lancée par les militants du Hamas la veille contre Israël à partir de la bande de Gaza. (Photo par AFP)
Le conflit entre Israël et le Hamas a fait près d'un millier de morts au total en moins de 48 heures, selon de nouveaux bilans officiels publiés dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu mettant en garde contre une guerre "longue".
Plus de 600 personnes ont été tuées en Israël, indiquent des données sur le compte Facebook du Bureau de presse du gouvernement (GPO), et sur les 2.000 blessés recensés dans le pays, 200 sont "dans un état critique", a déclaré un responsable du GPO à l'AFP.
Dans la bande de Gaza sous le contrôle du Hamas depuis 2007, 370 Palestiniens ont été tués, ont annoncé les autorités locales, et près de 2.000 blessés.
L'armée israélienne a déployé des dizaines de milliers de soldats pour reprendre le contrôle total des régions désertiques du sud, près de la bande Gaza, dans le but de sauver les otages israéliens qui s'y trouveraient encore et d'évacuer l'ensemble des habitants de la région d'ici à lundi matin afin de passer la zone au peigne fin. Le Hamas a fait "plus de 100 prisonniers", a indiqué dimanche le GPO.
Cherchant à reprendre la main après l'offensive surprise lancée samedi à l'aube en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, les forces israéliennes ont continué de traquer dimanche les éléments du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël et ont poursuivi leurs frappes aériennes contre des cibles à Gaza, où de nouveaux bâtiments ont été détruits.
"Tuer chaque terroriste"
"Nous allons (...) tuer chaque terroriste présent en Israël", a déclaré le porte-parole de l'armée, le général Daniel Hagari. Les forces israéliennes ont indiqué avoir repris le commissariat de police à Sdérot, après avoir "neutralisé 10 terroristes qui s'y trouvaient". Une journaliste de l'AFP a constaté que le bâtiment était totalement éventré.
"La première phase est en train de s'achever (...) par l'élimination de la grande majorité des forces ennemies qui se sont infiltrées sur notre territoire", a déclar Netanyahu en avertissant que "la guerre serait longue et difficile".
Une Israélienne de 37 ans s'est dit horrifiée de voir plusieurs membres de sa famille enlevés, sur des vidéos en provenance de Gaza, notamment sa cousine et les enfants de celle-ci, âgés de neuf mois et trois ans. "C'est la seule confirmation que nous ayons", a déclaré à l'AFP par téléphone Yifat Zailer, la voix brisée, ajoutant n'avoir aucune information sur le mari de sa cousine et ses parents âgés.
Sous le couvert d'un déluge de roquettes tirées sur Israël, les combattants du Hamas, à bord de véhicules, de bateaux et même de parapentes motorisés, se sont joués samedi de l'imposante barrière autour de Gaza, attaquant des positions militaires et des civils en pleine rue.
Un ancien soldat israélien a déclaré que la guerre israélo-arabe de 1973, qui reste un traumatisme national en Israël, était "peu de chose" comparée au raid du Hamas de samedi, ajoutant qu'il s'agit d'un "très grave échec".
‘’Beaucoup de corps"
Israël a été en outre attaqué à sa frontière nord avec le Liban. Le Hezbollah libanais, un allié du Hamas et de l'Iran, a tiré des obus sur un secteur contesté à la frontière, entraînant une frappe de drone israélienne sur une cible du Hezbollah dans le sud du Liban. Mais le front est ensuite resté calme.
En Egypte, deux touristes israéliens ont été tués par un policier qui a tiré sur eux à Alexandrie, selon un média.
Le Hamas et le Jihad islamique, autre groupe armé palestinien, ont affirmé avoir capturé de "nombreux soldats". "Ce qui s'est passé est sans précédent en Israël", a reconnu Netanyahu.
Face à la contre-offensive israélienne, "nous craignons la destruction et la fin de la société civile dans la bande de Gaza (...). Nous entrons dans une phase de destruction", a déclaré Chadi al-Assi, un habitant de Gaza de 29 ans.
Réunion du Conseil de sécurité
L'offensive du Hamas a été lancée 50 ans et un jour après la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël totalement par surprise, entraînant la mort de 2.600 Israéliens en trois semaines de combats.
Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché samedi l'opération "déluge d'Al-Aqsa" contre Israël et avoir tiré plus de "5.000 roquettes" pour "mettre fin aux crimes de l'occupation". Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie, un territoire palestinien, et la partie orientale de Jérusalem, et impose un blocus à Gaza depuis plus de 15 ans.
L'armée israélienne, qui a compté plus de 3.000 tirs palestiniens, a déclenché l'opération "Sabres de fer", détruisant des bâtiments présentés comme des "centres de commandement" du Hamas à Gaza.
Israël, qui soumet la bande de Gaza à un strict blocus depuis 2007, a suspendu les livraisons d'électricité, de nourriture et de biens vers le territoire palestinien.
Les écoles sont restées fermées dimanche, début de la semaine en Israël.
L'attaque du Hamas, comme d’habitude, a été condamnée par les Occidentaux, les Etats-Unis vont "probablement" donner dès dimanche les détails d'une nouvelle aide militaire à Israël, a indiqué le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.
Le Conseil de sécurité de l'ONU devait tenir dimanche une réunion d'urgence sur la situation.
Cette offensive a été lancée alors que des négociations entre Israël et l'Arabie saoudite sous l'égide des Etats-Unis, semblaient s'accélérer en vue d'une normalisation, un rapprochement majeur condamné par le Hamas et son allié iranien. "L'Iran soutient la légitime défense de la nation palestinienne", a déclaré dimanche le président iranien Ebrahim Raïssi.
Au Vatican, le pape François a demandé que "les attaques cessent" en Israël, disant que "le terrorisme et la guerre ne conduisent à aucune solution". (Quid avec AFP)