La transition qui dure : l'organisation d'élections en Syrie pourrait prendre quatre ans, selon son nouveau dirigeant

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Le nouveau dirigeant syrien et chef de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) Ahmed al-Sharaa (à droite) reçoit le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiha (Andriy Sybiga) à Damas le 30 décembre 2024. (Photo par Bakr ALKASEM / AFP)

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Le nouveau dirigeant de la Syrie, Ahmad al-Chareh, a déclaré que l'organisation d'élections dans son pays pourrait prendre quatre ans lors d'une interview à la chaîne al-Arabiya diffusée dimanche soir, trois semaines après la chute du président Bachar al-Assad.

"Le processus électoral pourrait prendre quatre ans", a affirmé M. Chareh, censé présider la transition et dont le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), à la tête d'une coalition, s'est emparé de Damas le 8 décembre à l'issue d'une offensive soutenu par plusieurs puissances régionales et internationales.

Il a ajouté qu'il serait nécessaire de "réécrire la Constitution", une tâche qui pourrait prendre "deux ou trois ans", dans cet entretien avec la chaîne saoudienne.

Mi-décembre, un responsable du nouveau pouvoir avait annoncé une suspension de la Constitution et du Parlement pendant une période de trois mois qui sont en passe de devenir quatre ans si les nouveaux dirigeants tiennent parole. 

Annonce d'un "dialogue national" 

Alors que la guerre a fait plus d'un demi-million de morts, causé la fuite de millions de personnes et morcelé et ravagé le pays, M. Chareh a demandé une levée des sanctions internationales.

"Les sanctions ont été imposées à la Syrie en raison des crimes commis par le régime" de Bachar al-Assad, a-t-il indiqué, ajoutant que vu que les auteurs des exactions ne sont plus au pouvoir, "les sanctions doivent donc être levées automatiquement".

Le conflit a été marqué par l'implication de plusieurs puissances internationales occidentales comme les Etats-Unis ou la France (via la coalition antijihadistes), mais aussi la Russie et l'Iran ou encore la Turquie et de groupes armés comme le Hezbollah libanais.

Dans son interview, M. Chareh s'est notamment adressé aux deux principaux alliés de Bachar al-Assad, l'Iran voisin et la Russie.

"La Syrie ne peut pas continuer sans des relations avec un grand pays au poids régional comme l'Iran mais il faut que celles-ci se fassent sur la base du respect de la souveraineté des deux pays et sans ingérences", a-t-il estimé.

"La Russie est un pays important", a-t-il dit, parlant d'intérêts "stratégiques profonds". "Nous ne voulons pas que la Russie quitte la Syrie de la manière dont certains le souhaiteraient", a-t-il ajouté.

M. Chareh a en outre déclaré s'attendre à ce que l'Arabie saoudite joue un "rôle très important" en Syrie, où elle pourrait tirer parti de "grandes opportunités d'investissement".

Il a également plaidé pour une intégration à la future armée des Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes et appuyées par les Etats-Unis, qui ont pris le contrôle de plusieurs régions dans le nord-est.

"Les armes doivent être uniquement aux mains de l'Etat", a dit M. Chareh, ajoutant: c'est sur "ces critères" que des "négociations" seront menées avec les FDS "dans l'espoir de trouver une solution appropriée".

Le nouveau dirigeant syrien a d'ailleurs indiqué que la "dissolution de HTS" serait annoncée lors d'une "conférence du dialogue national" qui sera "inclusif et représentera l'ensemble des Syriens". Il n'a pas précisé de date.

Sur le terrain, les forces syriennes se sont lancées cette semaine dans des opérations contre des combattants loyaux au régime déchu.

Elles ont par ailleurs arrêté jeudi un dirigeant du pouvoir déchu, considéré comme responsable de nombreuses condamnations à mort dans la tristement célèbre prison de Saydnaya près de Damas, selon l'observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (Quid avec AFP)

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