Beaucoup d'analystes de la politique internationale pensent qu'il n'y aura pas d'accord de paix entre le Hamas et Israël sous le patronage de Biden et de nombreux spécialistes des USA croient que Trump sera le prochain président. Celui-ci héritera donc du dossier et tentera de le régler dans le prolongement des prouesses accomplis lors de son précédent mandat : transfert de l'ambassade américaine à Jérusalem et accords dit d'Abraham. Certains grands journaux américains et israéliens nous révèlent déjà dans quel sens porteront les efforts de Trump.

Dans sa livraison du 4 juin 2024, Haaretz (1) campe le décor des élections présidentielles américaines en écrivant : « les grands donateurs ont toujours eu une influence démesurée sur la politique américaine, mais grâce à la Cour suprême, au cours des 14 dernières années, ils sont devenus des faiseurs de rois.  Cinq juges nommés par les républicains ont décidé que les entreprises jouissaient de la liberté d'expression et que l'argent était une forme d'expression et qu'en conséquence, aucune limite ne pouvait être imposée aux dons de campagne. Selon une étude de l'Université de Chicago, 144 millions de dollars ont été dépensés par les démocrates et les républicains lors de l'élection présidentielle de 2008.  Lors de la première élection présidentielle après le jugement de la cour suprême, en 2012, le montant total a grimpé à 1 milliard de dollars et lors de l’élection présidentielle de 2020, cette somme s’élevait à 14,4 milliards de dollars. Le premier à déceler le potentiel [ainsi créé pour les donateurs] fut le magnat des casinos de Las Vegas, Sheldon Adelson.  Au cours de la dernière décennie de sa vie, il a dépensé la somme astronomique d’un demi-milliard de dollars pour soutenir les politiciens »

De son côté, le New York Times a révélé « qu'en 2016, après que Trump ait remporté la primaire républicaine mais se soit retrouvé sans donateurs pour affronter Hillary Clinton, Adelson lui avait proposé un accord : 20 millions de dollars en échange du déménagement de l'ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem.  Ce fut le début d’une relation fructueuse et enrichissante pour les deux hommes.  Au total, Adelson a amassé plus de 90 millions de dollars pour Trump, l’ambassade a déménagé à Jérusalem (contre l’avis des collaborateurs de Trump) et Adelson est devenu le donateur le plus influent de Trump. Après le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, l’une des organisations financées par Adelson a publié une annonce d’une page entière dans le New York Times.  Face à l'image d'un Trump portant une kippa devant le Mur des Lamentations, on pouvait lire : Président Trump : vous avez promis. Vous avez agi. »

Après la mort de son mari en 2021, sa veuve Miryam hérita son pouvoir de faiseur de roi.  Elle ne fit aucune déclaration officielle quant à ses intentions pour la campagne présidentielle de 2024 mais des propos savamment fuités donnent à comprendre qu'elle dépensera « plus que [elle et son défunt mari] ne l'ont fait il y a quatre ans ». Étant donné qu'il est exclu que cet argent aille au candidat démocrate,  tout le monde sait qui en profiterait. A condition…

Ce que Miryam Adelson attend du deuxième mandat de Trump, n'est rien de moins que l’annexion israélienne de la Cisjordanie et la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté israélienne sur la Palestine Historique « de la Mer à la Rivière". Donc plus d’Autorité palestinienne, et personne avec qui signer un accord de paix. 

C'est simple. Non ?

(1)Trump Is Desperate for Miriam Adelson's Cash. Her Condition: West Bank Annexation (Trump court désespérément après l'argent de Miryam Adelson. Elle y met une condition : l'annexion de la Cisjordanie)