Le G7 promet à Kiev un soutien militaire durable, en attendant l'Otan

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Le président américain Joe Biden (à gauche) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky assistent à un événement avec les dirigeants du G7 pour annoncer une déclaration conjointe de soutien à l'Ukraine lors du sommet de l'OTAN à Vilnius, le 12 juillet 2023. Le président américain Joe Biden a déclaré que le G7 aiderait l'Ukraine à se doter d'une armée puissante en attendant d'être admise dans l'alliance de l'OTAN. (Photo Ludovic MARIN / AFP)

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Des armes à gogo, mais pas encore l’OTAN. Ce qui ne fait de Vlodomyr Zelensky un président heureux, considérant qu’il est payé de mots, l’OtAN ayant envoyé à ses yeux un signe de faiblesse à la Russie.

Les pays du G7 se sont engagés mercredi à apporter un soutien militaire sur le long terme à l'Ukraine, une décision saluée par le président Volodymyr Zelensky qui a toutefois souligné, mécontent comme à son habitude, que cela ne devait pas remplacer une future adhésion de son pays à l'Alliance atlantique.

Au deuxième jour du sommet de l'Otan dans la capitale lituanienne Vilnius et près de 18 mois après le début de la guerre, les membres du G7 (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Canada, Allemagne, Italie, Japon) ont présenté un plan pour la sécurité de l'Ukraine.

Il s'agit de l'aider à faire face à l'offensive russe actuelle et de dissuader la Russie de toute "future attaque armée" contre son voisin.

Mais Zelensky a pris soin de rappeler que "la meilleure garantie pour l'Ukraine est d'être dans l'Otan", après avoir vertement reproché la veille aux dirigeants de l'Alliance de ne pas avoir fixé de calendrier pour l'intégration de son pays à cette organisation après la fin de la guerre.

"Exemple" 

"L'avenir de l'Ukraine est dans l'Otan", a assuré le président américain Joe Biden. Mais, en attendant, "nous allons aider (les Ukrainiens) à bâtir de fortes capacités défensives sur terre, sur mer et dans les airs", a-t-il dit, avant de louer le courage de ce pays, un exemple "pour le monde entier".

La déclaration du G7 constitue un cadre en vue de la conclusion ultérieure d'accords bilatéraux entre ses Etats membres et Kiev détaillant les armes qu'ils fourniront.

Huit autres pays se sont joints à cette initiative, selon Madrid : l'Espagne, les Pays-Bas, le Portugal, l'Islande, la Norvège, le Danemark, la Pologne et la République tchèque.

"Nous devons nous assurer que, quand la guerre se terminera, il y ait des mécanismes crédibles en place pour la sécurité de l'Ukraine afin que l'histoire ne se répète pas", a aussi fait valoir le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, avant la première réunion du "Conseil Ukraine-Otan" avec Volodymyr Zelensky.

"Aujourd'hui, nous nous rencontrons en tant qu'égaux et j'attends avec impatience le jour où nous nous rencontrerons en tant qu'alliés", a poursuivi le Norvégien, qui vient d'être reconduit pour un an à la tête de cette organisation.

"Conditions" 

La veille, au premier jour du sommet, les dirigeants se sont engagés à raccourcir le processus que Kiev devrait suivre pour rejoindre l'Otan. "Nous serons en mesure d'adresser à l'Ukraine une invitation à rejoindre l'Alliance lorsque les Alliés l'auront décidé et que les conditions seront réunies", prévoit le communiqué final.

Pour Volodymyr Zelensky, ces conditions sont "liées à la sécurité" : "nous comprenons que l'Ukraine ne peut pas devenir membre tant que la guerre se poursuit". Il s'est dit "confiant" pour daire bonne figure, quant à une adhésion "après la guerre".

Mais pour le chancelier allemand Olaf Scholz, ces conditions, "prévues dans les règles de l'Otan et connues de tous", portent notamment sur les questions de "démocratie et d'Etat de droit".

Le communiqué final du sommet de Vilnius ne va pas beaucoup plus loin que l'engagement formulé en 2008 au sujet d'une future intégration de l'Ukraine. Les États-Unis, qui sont la première puissance militaire, s'inquiètent d'être entraînés dans un possible conflit nucléaire avec la Russie.

Volodymyr Zelensky a eu des entretiens bilatéraux avec plusieurs dirigeants, dont Joe Biden, qui plaide pour un modèle similaire à celui conclu avec Israël, en vertu duquel Washington s'est engagé à fournir à une aide militaire substantielle dans la durée.

Mercredi dans la soirée, le locataire de la Maison Blanche devait prononcé un discours à l'université de Vilnius, dans lequel il exposera l'engagement de Washington à défendre chaque centimètre carré du territoire de l'Otan.

Les bailleurs de fonds occidentaux ont déjà envoyé des armes d'une valeur de plusieurs dizaines de milliards d'euros à l'Ukraine pour l'aider à lutter contre l'invasion russe.

Mardi, l'Allemagne a déclaré qu'elle fournirait davantage de chars, de missiles de défense Patriot et de véhicules blindés, pour une valeur de 700 millions d'euros supplémentaires.

La France a annoncé l'envoi en Ukraine de missiles de longue portée Scalp et une coalition de 11 nations a fait savoir qu'elle commencerait à former les pilotes ukrainiens sur des avions F-16 à partir du mois prochain. (Quid avec AFP)