Le Hamas annonce la mort de son numéro 2 dans une frappe attribuée à Israël près de Beyrouth

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Les partisans du Hamas palestinien dans la ville d'Hébron, en Cisjordanie occupée, protestent le 2 janvier 2024 contre une frappe israélienne au Liban qui a tué le chef adjoint du Hamas, Saleh al-Aruri, un peu plus tôt. Le chef adjoint du Hamas, Saleh al-Aruri, a été tué lors d'une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, le 2 janvier 2024. (Photo HAZEM BADER / AFP)

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Le numéro deux du Hamas a été tué dans une frappe attribuée à Israël près de Beyrouth mardi, ont annoncé le mouvement islamiste palestinien et des responsables libanais, près de trois mois après le début du conflit à Gaza entre le Hamas et Israël.

Exilé au Liban depuis plusieurs années, Saleh al-Arouri a été tué avec ses gardes du corps dans une frappe imputée à l'armée israélienne qui a visé le bureau du Hamas dans la banlieue sud de la capitale libanaise, fief du Hezbollah pro-iranien, selon deux responsables libanais de la sécurité.

Au moins un autre responsable du Hamas, Samir Fandi, a également été tué, a indiqué à l'AFP un responsable libanais de la sécurité.

La télévision du Hamas a confirmé la mort de Saleh al-Arouri dans "une frappe sioniste". Un haut responsable du mouvement islamiste, Ezzat al-Rishq, a assuré que la mort de Saleh al-Arouri n'entraverait pas "la vaillante résistance" du peuple palestinien.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué "ne pas commenter les informations des médias étrangers".

L'annonce de la mort de Saleh al-Arouri a suscité des condamnations dans la région: le Premier ministre libanais a dénoncé un "nouveau crime israélien (qui) vise à entraîner le Liban dans une nouvelles phase de confrontation" avec Israël, son homologue de l'Autorité palestinienne mettant aussi en garde "contre les risques et les conséquences qui pourraient en découler".

Même son de cloche du côté du Jihad islamique, un groupe armé de Gaza, qui a dénoncé une "tentative de l'ennemi sioniste (...) d'entraîner toute la région dans la guerre".

Façade détruite 

Cette frappe imputée à Israël accentue les craintes de voir la guerre d’Israël contre les Palestiniens entraîner la région dans une spirale de violences. La frontière israélo-libanaise était déjà le théâtre quasi-quotidien de bombardements israéliens sous prétexte que Hezbollah soutient le Hamas, mais jamais une frappe n'avait touché les abords de la capitale libanaise depuis le début de la guerre.

Mardi soir, de nombreux habitants avaient afflué aux abords de l'immeuble touché, dont la façade apparaissait très endommagée sur deux étages. A travers les murs totalement éventrés d'un de ces étages, plusieurs silhouettes de personnes étaient visibles, tentant apparemment de relever des éléments sur la frappe, qui a fait six morts selon l'agence officielle libanaise.

De nombreux Palestiniens se sont par ailleurs rassemblés après l'annonce de la mort de Saleh al-Arouri dans les rues de Ramallah, en Cisjordanie occupée, où les incursions l'armée et les agressions des colons israéliens se sont multipliés depuis le début du conflit, selon des images de l'AFPTV.

Après avoir passé près de vingt ans dans les prisons israéliennes, Saleh al-Arouri avait été libéré en 2010 à la condition qu'il s'exile. Sa maison, vide, avait été détruite à l'explosif par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée fin octobre, selon des témoins.

La guerre a coûté la vie à 22.185 personnes à Gaza, dont 6.000 femmes, et 9.000 enfants. Malgré les demandes pressantes de la communauté internationale à un cessez-le-feu, l'armée israélienne se prépare à des "combats prolongés", qui devraient durer "tout au long de l'année", a prévenu son porte-parole, Daniel Hagari.

Malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant l'acheminement de l'aide humanitaire, les camions d'aide entrent toujours au compte-gouttes.

Les efforts internationaux, notamment de l'Egypte et du Qatar, pour arracher une nouvelle trêve, ne se sont pas concrétisés. Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée.

Mardi, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a de son côté assuré --avant la frappe qui a tué Saleh al-Arouri-- que les otages encore détenus à Gaza ne seraient libérés qu'aux conditions fixées par le mouvement. (Quid avec AFP)