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Le Hamas ''se retire des négociations'' sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, selon AFP
Des Palestiniens entourent le cadavre d'un enfant devant la morgue de l'hôpital Nasser à Khan Yunis le 13 juillet 2024, l'un des établissements de santé vers lesquels les victimes ont été transportées après qu'une frappe israélienne a tué au moins 90 personnes dans le camp de déplacés de guerre d'Al-Mawasi, dans le sud du territoire palestinien. (Photo Eyad BABA / AFP)
Le Hamas a décidé de se retirer des négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza au lendemain d'une frappe israélienne ayant visé son chef militaire, qui "va bien", ont annoncé dimanche à l'AFP deux hauts responsables du mouvement palestinien dont l’agence n’a pas donné l’identité.
Selon l'un de ces responsables, le Hamas "est toutefois prêt à reprendre les négociations" lorsque Israël "fera preuve de sérieux pour conclure un accord de cessez-le-feu" et sur la libération en échange de Palestiniens détenus par Israël d'otages retenus à Gaza depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre qui a déclenché la guerre.
Cette annonce intervient après que, selon le Hamas, des frappes israéliennes ont tué samedi 92 Palestiniens dans le camp de déplacés d'al-Mawasi, près de Khan Younès (sud), et selon la Défense civile fait 20 morts dans le camp de réfugiés d'al-Chati à Gaza-ville (nord). Les victimes sont essentiellement des femmes et des enfants, d'après ces sources.
De son côté, Israël a indiqué avoir visé dans le secteur de Khan Younès deux hauts dirigeants du Hamas, Mohammed Deif et Rafa Salama, respectivement chef de la branche armée et commandant à Khan Younès du Hamas, présentés comme "deux cerveaux du massacre du 7 octobre".
"La frappe a été menée dans une zone clôturée gérée par le Hamas où, selon nos informations" ne se trouvait "aucun civil", s'est défendue l'armée israélienne, estimant que "la plupart des victimes étaient des terroristes".
Dimanche, un haut responsable du Hamas a fait part à l'AFP de la décision du mouvement de se retirer des négociations indirectes en vue d'un cessez-le-feu avec Israël menées via les pays médiateurs - Qatar, Egypte, Etats-Unis - dénonçant les "massacres" israéliens "contre des civils non-armés".
Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a informé les médiateurs et intervenants régionaux de cette décision, a-t-il ajouté.
Un autre haut responsable du mouvement palestinien a annoncé que son chef militaire, Mohammed Deif, était en vie: il "va bien et supervise directement les opérations des brigades al-Qassam (la branche armée du Hamas, NDLR) et de la résistance", a-t-il dit.
Samedi soir, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait annoncé qu'il n'y avait "pas de certitude" que Mohammed Deif et Rafa Salama aient été "éliminés".
Effroyable massacre
La guerre d’Israël contre les Palestiniensa fait jusqu'à présent 38.584 morts, en majorité des civils dont plus de 30.000 enfants et femmes.
Au moins 141 personnes ont été tuées au cours des dernières 24 heures, soit un des plus lourds bilans sur 24H depuis plusieurs semaines.
Le mouvement palestinien a dénoncé un "effroyable massacre" à al-Mawasi, l'Egypte et le Qatar condamnant également l'attaque.
Indépendamment de son issue, l'opération de samedi envoie "un message de dissuasion" aux ennemis d'Israël et contribue à affaiblir le Hamas, a pour sa part affirmé M. Netanyahu.
Mohammed Deif est celui qui avait annoncé dans un enregistrement diffusé par le Hamas, le matin du 7 octobre, le début de l'opération "Déluge d'Al-Aqsa". Recherché par Israël, il a échappé, avant la frappe de samedi, à au moins six tentatives d'élimination. (Quid avec AFP)
Pendant ce temps, l'armée israélienne poursuit ses opérations dans la bande de Gaza, notamment dans la zone de Rafah (sud) et à Gaza-ville (nord) où les troupes ont "éliminé plusieurs terroristes lors de combats rapprochés".
Au moins huit personnes ont été tuées cette nuit dans la ville, après des frappes sur plusieurs bâtiments, d'après des ambulanciers et la Défense civile.
- Coup dur pour les négociations -
Après des mois d'appels internationaux pour un cessez-le-feu, le retrait du Hamas des négociations porte un coup dur aux efforts des médiateurs pour décrocher une trêve dans le territoire assiégé, où la situation humanitaire est épouvantable.
Le marathon diplomatique venait d'être relancé après une concession la semaine dernière du Hamas, qui avait accepté de négocier sur la libération d'otages en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël.
Samedi soir, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé M. Netanyahu de chercher à bloquer un cessez-le-feu par des "massacres odieux", selon un communiqué du mouvement islamiste.
"La position israélienne (...) consiste à placer des obstacles qui empêchent de parvenir à un accord", a dénoncé M. Haniyeh, mettant en avant à l'inverse "une réponse positive et responsable" du Hamas aux efforts des médiateurs.
M. Netanyahu a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et la libération de tous les otages.
En Syrie par ailleurs, l'agence de presse officielle Sana a fait état dimanche d'un soldat tué et de trois autres blessés dans des frappes israéliennes, qui ont visé, selon l'armée israélienne, plusieurs infrastructures et cibles de l'unité de défense aérienne de l'armée syrienne, en représailles à l'envoi de deux drones en direction d'Israël.