Le martyre de Gaza : La CIJ prend une décision au rabais, 27.000 tués en 100 jours ne lui suffisent pas pour parler d’intention de génocide

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La Cour, présidée par Joan Donoghue (deuxième depuis la droite), a décidé de six mesures conservatoires, à La Haye, le 26 janvier 2024.

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La plus haute juridiction de l'ONU a appelé vendredi Israël à empêcher tout acte éventuel de "génocide" à Gaza. Que signifie cette décision tant attendue de la CJI, sinon qu’elle autorise Israël à continuer de tuer du Palestinien, mais en tuant moins si et seulement si c’est possible. Si jusque-là dans leur guerre d’extermination, les Israéliens tuent en moyenne chaque jours 233 Palestiniens par jour, ils devraient descendre à 230 pour que La Cour internationale de justice (CIJ) se sente comblée.

La Cour qui siège à La Haye, n'a effectivement pas appelé à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne mène un génocide avec la complicité active de Washington. Elle s’est contentée d’évoquer le risque qu’un « préjudice irréparable soit causé» à la population de Gaza,  évitant ainsi de désigner fut-ce une intention de génocide caractérisée. 

Israël, qui contrôle l'entrée de l'aide internationale dans le territoire assiégé, doit prendre "des mesures immédiates" (sic) pour permettre la fourniture "de l'aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent", a déclaré la CIJ, qui n'a aucun levier pour imposer ses décisions, fussent-elles aussi lâches que celle de ce jeudi.

Le Hamas essaye de faire bonne figure en saluant "un développement important" qui, selon lui, "isole Israël". Une de se doter d’un lot de consolation dans son tête-à-tête avec l’armée sioniste.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, feint, lui, de s’offusquer en jugeant "scandaleuses" les accusations.

La guerre d’extermination à Gaza où l’on dénombre près de 27.000 Palestiniens tués, dont plus de 9.000  femmes et plus de 11.000 enfants. Les blessés et. Les disparus sous les décombres se comptent par dizaines de milliers et les secouristes ne peuvent pas les atteindre". 

Le Hamas fait état de 183 morts ces dernières 24 heures et indique et les secouristes ne peuvent pas les atteindre",

La guerre a plongé le petit territoire dans un désastre humanitaire, provoquant d'immenses destructions et poussant 1,9 million de Palestiniens à fuir.

Des combats acharnés se déroulent dans le sud, où des milliers de civils ont fui ces derniers jours Khan Younès.

Non loin, à Rafah, des dizaines de milliers de déplacés s'entassent dans des conditions désespérées dans un périmètre très réduit contre la frontière fermée avec l'Egypte, selon un journaliste de l'AFP.

L'Afrique du Sud avait saisi la CIJ, arguant qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, établie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de l'Holocauste.

"Avertissement"

L'UE, prête à se satisfaire de si peu, a demandé la mise en œuvre "immédiate" de cette décision.

Dans les mêmes eaux, l'Autorité palestinienne pense qu’il s'agit d'"un avertissement important qu'aucun Etat n'est au-dessus de la loi".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a elle rejeté les accusations de "collusion" avec le Hamas proférées par Israël, se disant "impartiale".

Peu après la décision de la CIJ, le Hamas a diffusé une vidéo dans laquelle apparaissent trois détenues israéliennes, dont deux militaires. Les trois ont été formellement identifiées par l'AFP, sur la base de sources officielles ou communautaires, comme étant retenues depuis l'attaque du Hamas.

"Attaques odieuses" -

"L'occupation israélienne paralyse délibérément les hôpitaux Nasser et Al-Amal, en imposant un siège, en les prenant pour cible et en empêchant le passage des ambulances", a accusé le Hamas.

L'armée israélienne affirme avoir "encerclé" Khan Younès, ville natale de Yahya Sinouar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza.  Mercredi, des tirs de chars contre un refuge de l'Unrwa ont fait 13 morts, selon cette agence.

Après les Etats-Unis, la France a "condamné" ces tirs.

"Nous avons essayé de sortir, mais quand j'ai regardé dehors, j'ai vu les chars d'assaut tirer. Comment pouvions-nous sortir?", a témoigné à l'AFP sur son lit d'hôpital Ahmad Katra, un Palestinien blessé par ces tirs.

"Ils disaient que c'était un endroit sûr, mais en fin de compte, ils nous ont frappés dans un établissement de l'ONU", a-t-il ajouté.

Selon les Nations unies, l'armée israélienne a ordonné l'évacuation du refuge avant vendredi 17h00 (15h00 GMT), ce que l'armée a démenti.

Parallèlement, le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis tentent une médiation en vue d'une nouvelle trêve, incluant la libération d'otages et de prisonniers palestiniens.

Selon le quotidien américain Washington Post et le site d'information Axios, le chef de la CIA William Burns se rendra en Europe pour y rencontrer ses homologues israélien, égyptien et le Premier ministre du Qatar dans l'espoir de négocier un accord. (Quid avec AFP)

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