Mandats contre des dirigeants d'Israël et du Hamas : Paris ''soutient la CPI'', Washington, Berlin et Rome dénoncent 

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Une enfant palestinienne blesséé  transportée à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah après le bombardement israélien d'al-Bureij dans l'est de la bande de Gaza, le 21 mai 2024. (Photo par AFP)

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La France "soutient la Cour pénale internationale" dont le procureur a réclamé des mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens, parmi lesquels le Premier ministre Benjamin Netanyahu, et du mouvement palestinien Hamas, a indiqué le Quai d'Orsay dans la nuit de lundi à mardi.

"La France soutient la Cour pénale internationale, son indépendance, et la lutte contre l'impunité dans toutes les situations", a écrit dans un communiqué la diplomatie française à propos de ces mandats d'arrêt.

"A propos d'Israël, "la France alerte depuis de nombreux mois sur l'impératif de respect strict du droit international humanitaire et notamment sur le caractère inacceptable des pertes civiles dans la bande de Gaza et d'un accès humanitaire insuffisant", ajoute le communiqué.

Et de souligner qu'une "solution politique durable" est la "seule" voie pour "rétablir un horizon de paix".

Si Paris soutient la CPI, le président américain Joe Biden a défendu Israël face à la justice internationale, jugeant "scandaleuse" la demande de mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens. Son chef de la diplomatie, Antony Blinken, a déclaré que la démarche du magistrat était "une honte".

A Berlin, plus prisonnier que jamais de son passé nazie, leministère allemand des Affaires étrangères a déclaré lundi dans un communiqué que "la demande d’émission simultanée de mandats d’arrêt contre les dirigeants du Hamas d’une part et contre les responsables israéliens d’autre part donnait l’impression d’une mauvaise équation".

Le communiqué ajoute que la Cour pénale internationale devra répondre à une série de "questions difficiles", notamment sur la compétence et l’intégrité de ses enquêtes contre Israël, qu’elle décrit comme "État de droit".

La déclaration affirmait que "c'est le droit et le devoir du gouvernement israélien de protéger et de défendre son peuple".

Même son de cloche à Rome où le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a estimé qu'il était "inacceptable" et "absurde" de mettre sur le même plan le Hamas et Israël.

La Chine a dit mardi espérer que la Cour pénale internationale (CPI) maintiendra une position "objective" après les mandats d'arrêt requis par un procureur contre des dirigeants d'Israël, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, et ceux des Palestiniens de Hamas.

"Nous espérons que la CPI maintiendra sa position objective et impartiale et exercera ses pouvoirs conformément à la loi", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin, tout en appelant à la fin de la "punition collective du peuple palestinien".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré lundi avoir réclamé des mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre" en lien avec l'opération israélienne à Gaza.

Karim Khan a aussi demandé des mandats contre trois hauts dirigeants du Hamas - Ismaïl Haniyeh, Mohammed Deif et Yahya Sinouar - pour notamment "l'extermination", "le viol et d'autres formes de violence sexuelle" et "la prise d'otages en tant que crime de guerre".

Si Paris soutient la CPI, le président américain Joe Biden a défendu Israël face à la justice internationale, jugeant "scandaleuse" la demande de mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens. Son chef de la diplomatie, Antony Blinken, a déclaré que la démarche du magistrat était "une honte".

Les responsables des principaux partis de droite et d'extrême droite français unis ont dénoncé mardi une "équivalence insupportable" et un "parallèle honteux" après que le procureur de la Cour pénale internationale a réclamé des mandats d'arrêts contre des dirigeants du Hamas et du gouvernement israélien.

A l'inverse, les chefs de file de la gauche française - de l'insoumis Jean-Luc Mélenchon au socialiste Olivier Faure, en passant par le communiste Fabien Roussel - se sont félicités lundi de l'annonce du procureur de la CPI, en particulier à l'encontre de M. Netanyahu. (Quid avec AFP)