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Mohammed Hachemaoui : le DRS dirige l’Algérie
Le Matin d’Algérie relate, dans un article publié sur son site mardi dernier, une interview dans laquelle le chercheur en sociologie politique et enseignant à Sciences Po Paris, Mohammed Hachemaoui, déclare que ce n’est pas Bouteflika qui dirige l’Algérie mais plutôt le Département du Renseignement et Sécurité (DRS)
Dans cette interview accordée au journal français « La Croix », Mohammed Hachemaoui affirme en effet que l’ancien patron du DRS, le général Mohamed Mediene continue d’avoir main mise sur le pouvoir.
En effet, Hachemaoui estime que, même si Mediene n’est plus en fonction depuis 2015, le chef de l’Etat n’est qu’une façade institutionnelle derrière laquelle se cache le pouvoir réel.
« Plus de deux ans et demi après le limogeage de Mohamed Mediene, il n’y a eu aucun décret certifiant le prétendu départ. Et celui concernant la nomination de son successeur, Bachir Tartag, n’a pas été publié », a poursuivi le chercheur pour appuyer ses dires.
Et d'enchaîner : « ce n’est pas parce que la police secrète aurait une nouvelle fois changé d’appellation (DSS ou Département de Surveillance et de Sécurité) qu’elle a été dissoute ». Mohammed Hachemaoui estime qu’il s’agit d’une mise en scène et pointe du doigt la « complicité de la presse » qui a à maintes reprises parlé d’une « dissolution du DRS ».
Il a également affirmé que le régime a été mis à nu en avril dernier quand le président Bouteflika a eu un AVC. Pour lui, cela a permis de « révéler au grand jour les institutions qui gouvernent l’Algérie, à savoir la police secrète, l’Etat profond ».
« Depuis lors s’est mise en place une narration hégémonique qui fait de Saïd Bouteflika, le frère du président, un vice-roi à la tête du clan présidentiel et qui prétend à une déstructuration et une décapitation du DRS, la puissante police politique », a ajouté Mohammed Hachemaoui.
Par ailleurs, il estime que cette thèse selon laquelle Saïd Bouteflika dirige l’Algérie n’est pas crédible. « Pourquoi un président coopté et reconduit par le DRS malgré sa maladie contractée en 2005 attendrait-il d’être anéanti par un AVC pour s’attaquer au monstre institutionnel qu’est le DRS ? » s’est-il questionné.