Niger: départ des premiers militaires français vers le Tchad, les Etats-Unis coupent leur aide

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Un camion militaire des forces de sécurité nigériennes, faisant partie d'une escorte d'un convoi militaire de l'armée française traverse le quartier du Lazaret à Niamey le 10 octobre 2023. Une page se tourne pour la France avec le départ des premiers soldats français du Niger en convoi terrestre sous escorte locale, depuis l'ouest du pays vers une destination qui pourrait être le Tchad, selon plusieurs sources sécuritaires. (Photo AFP)

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Les premiers soldats français quittaient mardi le Niger dans un convoi terrestre sous escorte locale, en direction du Tchad.

Le retrait des Français avait rapidement été exigé par les généraux nigériens après leur arrivée au pouvoir et le président français Emmanuel Macron, qui dans un premier temps a voulu maintenir et l’ambassadeur et l’armée, avait fini par annoncer fin septembre leur départ.

Environ 1.400 soldats et aviateurs français étaient jusqu'ici déployés dans le pays pour lutter sans grand résultat contre les jihadistes aux côtés des Nigériens, dont environ 1.000 à Niamey et 400 sur deux bases avancées dans l'ouest, à Ouallam et Tabarey-Barey, au cœur de la zone dite des "trois frontières" avec le Mali et le Burkina Faso.

"Les troupes basées à Ouallam (ouest) ont quitté aujourd'hui leur base. Il s'agit des opérations pour le départ du premier convoi terrestre en direction du Tchad sous escortes de nos forces de défense et de sécurité", a précisé le régime de Niamey, dans un communiqué lu mardi soir à la télévision nationale.

Plus tôt dans la journée, un autre convoi en provenance de Tabarey-Barey était arrivé à Niamey, avec des poids lourds transportant du matériel et des blindés, a constaté un journaliste de l'AFP. Et l'armée française avait confirmé mardi matin que les premiers départs étaient en cours.

La capitale tchadienne N'Djamena se situe à 1.600km de Niamey et abrite le commandement des Forces françaises au Sahel.

Outre ces départs par voie terrestre, le régime nigérien a indiqué que "trois vols spéciaux" ont été enregistrés à l'aéroport de Niamey, deux pour le départ de "97 éléments des forces spéciales" et un "consacré à la logistique".

Le régime qui avait assuré vouloir que ce retrait se fasse "en toute sécurité" précise que le désengagement se poursuivra conformément "au calendrier arrêté d'un commun accord par les deux parties".

Les Etats-Unis vont en revanche et pour l'instant garder leurs troupes au Niger.

Trajet dangereux 

Après le départ de la France du Mali, puis du Burkina Faso, ces 18 derniers mois, le Niger était devenu le partenaire-clé des opérations antijihadistes françaises, dans une région où sévissent les groupes armés affiliés à l'Etat islamique et Al-Qaïda.

Ce nouveau retrait lance aux Français un double défi logistique et sécuritaire.

Les options de trajet sont limitées, voire dangereuses, avec le risque de manifestations antifrançaises mais aussi la présence de jihadistes liés à Boko Haram et à la filiale en Afrique de l'Ouest de l'EI (Iswap) dans la zone de Diffa (est du Niger).

Les frontières terrestres du Niger sont par ailleurs fermées avec le Bénin et le Nigeria depuis le coup d'Etat. Et les Nigériens interdisent le survol de leur territoire par des avions français, civils et militaires, sauf dérogation.

Les frontières ont été en revanche rouvertes avec l'Algérie, la Libye, le Burkina Faso, le Mali et donc le Tchad.

Après avoir conclu un partenariat de combat avec le Niger contre les groupes jihadistes, la France avait discrètement étoffé l'enceinte de Niamey, avec des blindés et des hélicoptères, venus renforcer les cinq drones armés Reaper et au moins trois avions de chasse Mirage déjà sur place.

Du matériel informatique, des abris modulaires pour les aéronefs, des cabines de pilotage pour les drones ou encore des bulldozers du génie sont également sur place: autant de matériels que l'armée française n'a aucune intention de laisser derrière elle. (Quid avec AFP)