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Niger: la promesse d'une transition en 3 ans jugée ''inacceptable'', par la Cedeao
Des partisans du Conseil national de sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger brandissent des pancartes alors qu'ils se rassemblent sur la place de la Concertation à Niamey, le 20 août 2023. (Photo AFP)
La Cedeao a jugé lundi "inacceptable" l'annonce d'une période de transition de "3 ans" au maximum par le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet.
"Une période de trois ans de transition est inacceptable", selon Abdel-Fatau Musah, commissaire chargé de la sécurité et de la politique au sein de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao), dans une interview à la chaîne Al Jazeera diffusée lundi, en réaction à l'annonce du régime militaire samedi.
"Nous voulons que l'ordre constitutionnel soit restauré le plus rapidement possible", a insisté M. Musah.
Le Nigeria qui a une longue tradition de coups d’Etat, une dizaine de putschs ou de tentative de putschs avant d’entamer une transition vers la gouvernance civile en 1999, qui se poursuit, craint la contagion et un ‘’retour du naturel avec la Cote d’Ivoire de Lassane Ouatara ’’, et dans une moindre mesure du Sénégal de Macky Sall, deux gouvernements proches de Paris, mène au sein de la Cédeao, le clan des partisans d’une intervention militaire au risque d’embraser toute la région.
Samedi, une délégation de la Cedeao conduite par l'ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar était venue au Niger négocier une sortie de crise.
Contrairement à une précédente médiation ouest-africaine, début août, cette fois les émissaires ont donc pu échanger avec le général Tiani mais aussi rencontrer Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le coup d'Etat.
Dans son allocution samedi, le général Tiani a accusé la Cedeao de préparer une attaque contre le Niger, avec l'appui d'une armée étrangère, sans préciser le nom du pays accusé, mais tous le regards se sont tournés en direction de la France.
"Si une attaque devait se préparer contre nous, ce ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains semblent croire", a-t-il prévenu.
La sortie de crise est encore loin d'être acquise car la Cedeao exige le rétablissement dans ses fonctions de M. Bazoum et sa libération immédiate.
L'organisation ouest-africaine, qui a pris de lourdes sanctions économiques contre le Niger depuis le 30 juillet, menace d'utiliser la force si elle n'obtient pas gain de cause sans préciser toutefois le calendrier ou les détails d'une telle opération.
Le Niger est devenu le quatrième pays d'Afrique de l'ouest à subir un coup d'Etat depuis 2020, après le Burkina Faso, la Guinée et le Mali. (Quid avec AFP)