International
Niger: le régime militaire accuse la France d'avoir violé son espace aérien, libéré ''des terroristes''
Des partisans du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger brandit une pancarte avec la photo du général Abdourahamane Tiani à Niamey le 6 août 2023. Des milliers de partisans du coup d'Etat militaire au Niger se sont rassemblés dimanche dans un stade de Niamey, à l'expiration du délai fixé par la CEDEAO pour le retour au pouvoir du président déchu Mohamed Bazoum, ont constaté des journalistes de l'AFP.. (Photo AFP)
Niamey a accusé mercredi la France d'avoir violé la fermeture de l'espace aérien nigérien et "libéré des terroristes", ce qui contitue selon lui "un véritable plan de déstabilisation de notre pays".
Les "forces françaises ont fait décoller" mercredi de N'Djamena, au Tchad, "un avion militaire" à "6H01 locales", indique un communiqué du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir au Niger, ajoutant: "Cet aéronef a volontairement coupé tout contact avec le contrôle aérien à l'entrée de notre espace de 6H39 à 11H15 locales".
Dans le même communiqué, le CNSP accuse Paris d'avoir "d'une façon unilatérale libéré des terroristes prisonniers", le mot "terroriste" désignant des jihadistes armés.
Après leur libération, ces jihadistes ont participé à "une réunion de planification" d'une attaque "de positions militaires dans la zone des trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali, dans l'ouest nigérien, ajoute le CNSP.
Sans faire de lien direct avec cette "libération" de jihadistes prisonniers, il annonce dans le même communiqué que, mercredi matin, "la position de la garde nationale de Boukou", dans la zone des trois frontières, "a fait l'objet d'une attaque dont "le bilan n'est pas encore établi".
"Nous assistons à un véritable plan de déstabilisation de notre pays", affirme le CNSP, dont le but est de le "discréditer" et de "créer une rupture avec le peuple qui le soutient, de créer un sentiment d'insécurité généralisée".
En conséquence, il est demandé aux Forces de défense et de sécurité (FDS) de "relever leur niveau d'alerte sur l'ensemble du territoire" et "au peuple de rester mobilisé et vigilant".
Ces accusations contre l'ancienne puissance coloniale dans la région, particulièrement prise pour cible depuis le coup d'Etat du 26 juillet, surviennent à la veille d'un sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) au Nigeria.
Cette organisation, jugée "à la solde" de la France par les militaires, l’ayant pris le pouvoir à Niamey, menace d'une intervention armée, qui pour ne suscite pas l’adhésion en dehors. De celle de Paris, en cas d'échec de la diplomatie afin de rétablir dans ses fonctions le président nigérien renversé, Mohamed Bazoum. (Quid avec AFP)