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Retour au calme après cinq jours de guerre entre Israël et Gaza, mais pas en Cisjordanie
Au milieu des décombres de sa maison dans le camp de réfugiés de Nusseirat à Gaza, le 14 mai 2023, une palestinienne au milieu des décombres à la suite aux attaques meurtrières d’Israël qui ont couté la vie à 34 Palestiniens dont des enfants, et 190 blessées à Gaza. (Photo de MOHAMMED ABED / AFP)
Le calme est revenu dimanche dans la bande de Gaza et en Israël après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu fragile, qui a mis fin à cinq jours d'hostilités ayant fait 35 morts.
Le Cogat, organe du ministère israélien de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, a annoncé "la réouverture partielle et progressive" des points de passage d'Erez qui permettent aux Palestiniens de transiter par Israël et de Kerem Shalom, seul point de passage israélien pour les marchandises vers la bande de Gaza.
"L'ouverture complète" des points de passage sera possible après de nouvelles évaluations de la situation", a ajouté le Cogat dans un communiqué dimanche.
Les affrontements qui avaient débuté mardi entre Israël et la résistance palestinienne ont coûté la vie à 34 Palestiniens dont des enfants. Selon le ministère palestinien de la Santé, 190 personnes ont été blessées à Gaza. Côté israélien, une femme a été tuée jeudi à Rehovot, dans le centre d'Israël, et 30 personnes ont été blessées.
Une trêve négociée par l'Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, est entrée en vigueur samedi à 22H00 (19H00 GMT).
A Gaza, territoire exigu où vivent parqués 2,3 millions de Palestiniens, contrôlé par le mouvement islamiste Hamas et miné par la pauvreté et le chômage, des habitants déplorent les dégâts causées par les frappes israéliennes qui ont détruit 51 habitations et entraîné le déplacement de quelque 950 personnes, selon l'ONU.
"Nous sommes à la rue, il n'y a pas de maison pour mes enfants", a déclaré à l'AFP Mohammed al-Louh, 69 ans, dont la maison a été détruite samedi dans le camp de réfugiés de Nuseirat (centre).
"Nous demandons aux autorités concernées de se tenir à nos côtés et de fournir une indemnisation et un logement", a renchéri un proche.
"On respire"
Dimanche, les autorités israéliennes ont levé les restrictions de mouvements des habitants vivant dans les zones limitrophes, qui ont passé plusieurs jours terrés dans des abris en raison des roquettes tirées depuis la bande de Gaza.
"Nous avons eu très peur, vraiment très peur " raconte Yael, 60 ans, de la ville d'Ashkelon. "Rester enfermé à la maison pendant quatre jours c’est très difficile (...), on respire à nouveau à présent", a-t-elle dit à l'AFP sur le front de mer de la ville côtière.
Israël et le Jihad islamique se sont engagés à respecter le cessez-le-feu, mais ils ont averti qu'ils n'hésiteraient pas à reprendre les hostilités si l'accord n'était pas respecté par une des parties.
Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a salué dimanche une opération de cessez-le-feu exécutée "parfaitement". "Aujourd'hui, les ennemis d'Israël à Gaza et au-delà savent que même s'ils essaient de se cacher, nous pouvons et allons les atteindre à tout moment", a-t-il déclaré au début de la réunion du cabinet.
De son coté, le Jihad islamique a mis en garde Israël contre "toute action stupide ou assassinat de commandants de la résistance palestinienne".
Evoquant ces événements lors de la traditionnelle messe dominicale au Vatican, le pape François a émis l'espoir d'un cessez-le-feu s'inscrivant dans la durée "car les armes n'apporteront pas la sécurité et la stabilité".
Arrestations en Cisjordanie
Si le calme est revenu à Gaza, des affrontements ont eu lieu en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. L'armée a en outre indiqué avoir arrêté à Naplouse deux Palestiniens soupçonnés d'avoir ouvert le feu sur les forces de sécurité blessant deux soldats le 25 mars à Huwara.
L'escalade meurtrière de cette semaine a été la plus violente entre Gaza et Israël depuis août 2022. Elle avait commencé mardi par des raids aériens qui ont provoqué la mort de trois commandants militaires de la résistance, mouvement que les Etats-Unis et l'Union européenne emboitant le pas à Israël s’obstine à qualifier de terroriste.
Parmi les Palestiniens tués figurent six commandants militaires du Jihad islamique, des combattants de ce mouvement, et d'autres du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), également un groupe armé.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a confirmé la mort d'au moins 13 civils palestiniens parmi lesquels sept mineurs. (Quid avec AFP)