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Se préparant à vider Gaza de ses Palestiniens, Trump leur dénie d’ores et déjà tout droit d’y retourner
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Des Palestiniens, déplacés, sont à l'arrière d'un camion chargé sur la route de Salah al-Din à al-Mughraqa dans le centre de la bande de Gaza, le 10 février 2025. (Photo Eyad BABA / AFP)
Le mouvement palestinien Hamas a annoncé lundi le report sine die de la prochaine libération des détenus israéliens prévue dans le cadre de trêve à Gaza, s'attirant les foudres d'Israël qui a ordonné à l'armée de se préparer à "tous les scénarios".
Alors que la trêve risque de voler en éclats, le président américain Donald Trump, premier allié d'Israël, est revenu lui à la charge en affirmant que les Palestiniens n'auraient pas le droit de retourner dans la bande de Gaza dans le cadre de son plan pour cette enclave dont il veut prendre le contrôle.
Ces développements surviennent alors que la prochaine libération des détenus israéliens contre des prisonniers palestiniens était prévue samedi dans le cadre de l'accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza.
"La libération des prisonniers qui était prévue pour samedi prochain, 15 février 2025, est reportée jusqu'à nouvel ordre en attendant que l'occupation (Israël, NDLR) s'acquitte de ses obligations", a déclaré dans un communiqué Abou Obeida, porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas.
Aussitôt, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a dénoncé "une violation totale de l'accord de cessez-le-feu et de libération des otages".
L'armée a reçu l'ordre "de se préparer à tous les scénarios", a-t-il affirmé dans un communiqué.
-Trêve "en danger"
Samedi, un responsable politique du Hamas, Bassem Naïm, a accusé Israël de mettre en danger le cessez-le-feu affirmant que celui-ci "pourrait s'effondrer".
Le jour même, un cinquième échange de détenus israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël a eu lieu selon les termes de l'accord conclu sous l'égide des médiateurs qatari, égyptien et américain.
Depuis le début de la trêve, 16 détenus israéliens ont été libérés, en plus de cinq Thaïlandais (hors accord), en échange de 765 prisonniers palestiniens.
La guerre. Génocidaire menée par Israël à Gaza a fait au moins 48.208 morts, en majorité des civils, dont les deux tiers sont dees femmes et des enfants, à Gaza et provoqué un désastre humanitaire dans le territoire assiégé et sous blocus depuis près de 20 ans.
Trump
La deuxième phase du cessez-le-feu est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza. Des négociations devaient avoir lieu pour discuter de la deuxième phase mais elles n'ont pas encore débuté.
Recevant la semaine dernière à Washington Benjamin Netanyahu, Donald Trump, créant un choc intyernational, avait affirmé que les Etats-Unis allaient prendre le "contrôle" de Gaza afin de développer économiquement le territoire rendu inhabitable par la guerre, proposant de déplacer les Gazaouis de vivre ailleurs comme en Jordanie ou en Egypte.
Ces deux pays, de même que plusieurs Etats arabes et occidentaux ont rejeté cette idée.
En revanche, M. Netanyahu qualifié ce plan, qui correspond à ses desseins de vider la Palestine de ses Palestiniens, de "révolutionnaire" disant que M. Trump était "très déterminé à la mettre en œuvre".
Selon un extrait d'interview diffusé lundi, M. Trump a dit au journaliste de Fox News qui lui demandait si les Palestiniens auraient "le droit au retour" dans Gaza, il a répondu : "non, ils n'en auraient pas car ils auront des logements bien meilleurs".
Son chef de la diplomatie, Marco Rubio, est attendu cette semaine au Moyen-Orient. (Quid avec AFP)