Sénégal: La ''marche’’ d’Ousmane Sonko sur Dakar commence par un tué par balles

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« Au cours de ces incidents, il a été remarqué, selon les informations reçues, des véhicules genre Pick up, non immatriculés dont les occupants désiraient saboter ladite caravane », (Communiqué)

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Dakar - Le Procureur du Tribunal de Grande instance de Kolda (sud du Sénégal), Abou Khadr Diop, a annoncé, samedi, le décès "par arme à feu" d'une personne dans des incidents liés à la "Caravane de la liberté" lancée par l'opposant Ousmane Sounko, poursuivi dans une affaire de "viols" et "menaces de mort" sur une femme.

"Dans la journée du vendredi 26 mai 2023, à l’occasion du passage de « la Caravane de la liberté » de Monsieur Ousmane Sonko, des incidents sont survenus dans la ville de Kolda entre de jeunes manifestants et les forces de l’ordre", souligne le Procureur dans un communiqué.

« Au cours de ces incidents, il a été remarqué, selon les informations reçues, des véhicules genre Pick up, non immatriculés dont les occupants désiraient saboter ladite caravane », indique le communiqué.

"Ces incidents ont malheureusement occasionnée la mort d’Aliou Bodian, âgé de 37 ans, né à Kolda", relève la même source. " Des premiers éléments de l’enquête, notamment du rapport médical établi, le même jour par le chirurgien de l’hôpital régional de Kolda, il résulte que le susnommé est décédé des suites d’un traumatisme de l’abdomen par arme à feu ", précise-t-on de même source.

Toutefois, pour de plus amples informations en vue de déterminer les circonstances de ce décès, " il a été décidé faire faire une autopsie et une expertise balistique afin de préciser le type d’arme utilisé", ajoute le communiqué.

"Compte tenu de la gravité de ces faits, une enquête est d’ores et déjà ouverte en vu de faire la lumière sur ces évènements et d’en poursuivre les auteurs", note le procureur.

A signaler que le gouvernement sénégalais par la voix de son ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a rappelé à l'opposant Ousmane Sonko, chef du parti Pastef, "l'obligation de déclaration préalable", de sa "Caravane de la Liberté" lancée vendredi dernier depuis la ville de Ziguinchor (sud) vers la capitale Dakar.

"Il nous a été donné de constater, ce vendredi 26 mai 2023, que le président du parti PASTEF a lancé une « caravane » depuis Ziguinchor avec pour destination Dakar, en passant par différentes régions du pays", a indiqué le ministre de l'intérieur, samedi dans un un communiqué, en rappelant les obligations réglementaires liées à la tenue de telles caravanes conformément à l'article 96 du Code pénal.

Le ministre de l’Intérieur a également fait état d’incidents survenus au cours de cette caravane. “Au cours de cette journée, des incidents ont été enregistrés dans la commune de Kolda", soulignait le communiqué.

Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024 et menacé d'inéligibilité, a entrepris vendredi son voyage de retour à Dakar, ou est prévu le 1er juin son procès pour "viols présumés" et menaces de mort", sur une ancienne employée d'un salon de beauté..

Un long convoi de voitures était parti de son domicile de Ziguinchor, dont il est le maire depuis 2022.

Sonko dénonce son procès comme un complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle 2024. Il a dit vouloir transformer son retour à Dakar en "caravane de la liberté".

La chambre criminelle du tribunal de Dakar, qui a siégé en son absence mardi dernier, doit rendre son verdict le 1er juin dans ce procès ouvert en 2021.

Sonko risque de perdre son éligibilité, déjà compromise par une condamnation à six mois de prison avec sursis en appel pour "diffamation" et "injures publiques" contre le ministre du tourisme et des loisirs.

Le gouvernement sénégalais dément toute instrumentalisation de la justice et affirme qu'il s'agit d'une "affaire privée" entre deux citoyens sénégalais. Le camp présidentiel accuse Sonko de se servir de la rue pour échapper à la justice.

Le 23 mai, le procureur Abdou Karim Diop avait requis la condamnation de Sonko à dix ans de réclusion pour viols, ou au minimum à cinq ans de prison pour "corruption de la jeunesse", ainsi qu'un an de prison pour les "menaces de mort" qu'il aurait proférées contre la plaignante Adji Sarr, 23 ans, employée du salon Sweet Beauté, basé à Dakar. La jeune femme a maintenu au procès que Sonko avait abusé d'elle -"cinq fois"- entre 2020 et début 2021 et l'avait menacée de mort si elle parlait.

En 2021, l'interpellation de Sonko lors de son déplacement en cortège jusqu'au tribunal où il était convoqué, alors que l'affaire de viols présumés venait d'éclater, a contribué à déclencher plusieurs jours d'émeutes au Sénégal qui ont fait au moins une douzaine de morts.