Ukraine: l'ONU se réunit en assemblée générale après les frappes massives russes

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Alors que certains pays en développement s'agacent que l'Occident concentre toute son attention sur l'Ukraine, d'autres pourraient leur emboîter le pas cette semaine.

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Tous les pays des Nations unies se retrouvent ce lundi après-midi à New York en assemblée générale pour débattre d'une condamnation de l'annexion de régions ukrainiennes par Moscou, juste après des frappes russes massives dénoncées par l'ONU et l'Occident.

Avec cette résolution, qui devrait être votée cette semaine, les Occidentaux espèrent montrer que la Russie du président Vladimir Poutine est isolée sur la scène internationale.

Avant le début de l'Assemblée générale à 15H00 (19H00 GMT), l'ONU a fustigé des bombardements russes meurtriers, d'une ampleur inégalée depuis des mois, ayant frappé Kiev et d'autres villes lundi matin.

Le secrétaire général Antonio Guterres s'est dit "profondément choqué" et a dénoncé "une nouvelle escalade inacceptable de la guerre" dont les civils "paient le prix le plus élevé", selon son porte-parole Stéphane Dujarric.

"Barbares" et "aveugles" 

La diplomatie européenne s'est insurgée contre des "attaques barbares" par la Russie, qui "opte pour une tactique de bombardements aveugles de civils", tandis que l'Otan a condamné des "attaques horribles et aveugles".

Les services de secours ukrainiens ont fait état d'un bilan provisoire de 11 morts et 64 blessés à travers le pays.

Avant ces frappes, l'ONU avait décidé de porter le dossier des annexions de régions ukrainiennes devant son Assemblée générale -- où chacun des 193 membres ont une voix, sans veto -- après que la Russie eut bloqué un texte similaire au Conseil de sécurité le 30 septembre.

"Si le système onusien et la communauté internationale, via l'Assemblée générale, ne réagissaient pas à ce type de tentatives illégales, nous serions dans une très mauvaise situation", a commenté Olof Skoog, ambassadeur de l'Union européenne chargé de rédiger le projet de résolution avec l'Ukraine et d'autres pays.

Annexions "illégales’’

Le projet de texte vu par l'AFP condamne les annexions "illégales" des régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson après des "prétendus référendums" et souligne que ces actions n'ont "aucune validité" au regard du droit international. Il appelle également à ce que personne ne reconnaisse ces annexions et réclame le retrait immédiat des troupes russes d'Ukraine.

Dans une lettre à tous les Etats membres, la Russie a attaqué "les délégations occidentales" dont les actions "n'ont rien à voir avec la défense du droit international".

"Elles poursuivent leurs propres objectifs géopolitiques", a écrit l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, dénonçant la "pression" des Etats-Unis et de leurs alliés sur les autres capitales.

Dans ces circonstances, il a réclamé un vote à bulletin secret, une procédure plus qu'inhabituelle réservée en principe aux élections par exemple des membres du Conseil de sécurité.

"Cela va être dur"  

Lors du vote au Conseil de sécurité, aucun pays n'avait pris le parti de la Russie, mais quatre délégations (Chine, Inde, Brésil et Gabon) s'étaient abstenues.

Alors que certains pays en développement s'agacent que l'Occident concentre toute son attention sur l'Ukraine, d'autres pourraient leur emboîter le pas cette semaine.

Le vote permettra d'évaluer plus précisément le degré d'isolement de la Russie. Les efforts des défenseurs du texte pour convaincre les potentiels abstentionnistes vont ainsi bon train.

"Cela va être dur. La résolution contre l'annexion de la Crimée en 2014 avait recueilli une centaine de votes. Je pense qu'on en aura plus cette fois", confie un responsable européen, tablant sur 100 à 140 voix pour.

Les deux premières résolutions de l'Assemblée générale contre l'invasion russe en mars avaient recueilli 141 et 140 voix pour, cinq contre (Russie, Bélarus, Syrie, Corée du Nord et Erythrée) et entre 35 et 38 abstentions.

La troisième fin avril, qui suspendait la Russie du Conseil des droits de l'Homme, s'était traduite par un effritement de l'unité internationale face à Moscou, avec beaucoup plus d'abstentions (58) et de voix contre (24) face à 93 voix pour.

Pour le haut responsable américain, la "mesure" du soutien à Moscou se fera au nombre de ceux qui "se tiendront aux côtés de la Russie" en votant non.  (Quid avec AFP)