??Les confidences?? du premier ministre alg?rien aux notables de Gharda?a, signe du sceau du pouvoir miliaire les ??indiscr?tions?? sur lesquelles la presse alg?rienne a fond? sa campagne contre le Maroc
La recrudescence des affrontements entre Mozabites et Malikites ? Gharda?a inqui?te au plus haut point les militaires au pouvoir en Alg?rie. On le serait ? moins. Le conflit d?apparence ethnique, mais qui comporte d?autres dimensions, dont des int?r?ts p?troliers, gaziers et de schistes ne sont pas les moindres, est un conflit qui date.
Violences latentes, affrontements larv?s, marquent la vie de la r?gion depuis 1984. A partir de 2013, les antagonismes dans la r?gion ont connu une recrudescence nouvelle sans que le pouvoir central, obnubil? par son infaillibilit? et trop pr?occup? par une guerre de succession qui n?en finit pas, ne r?ussisse ? la circonscrire.
Depuis on ne compte plus les morts, les derniers affrontements de ce juillet ont fait entre 25 et 30 morts, sans que ne rien ne laisse pr?sager que les violences s?arr?teront l?. L?implication de l?arm?e dans le conflit, peu susceptible de r?soudre le conflit, ne fait que t?moigner de la gravit? de la situation en passe d??chapper au contr?le du pouvoir central.
Faute de pouvoir apporter une r?ponse juste au conflit, Alger r?agit par une fuite en avant en accusant tout azimut puissances ?trang?res et voisins malveillants. En visite jeudi dernier ? Gharda?a, le premier ministre alg?rien, Abdelmalek Sellal, a confirm? la volont? d?Alger de masquer son impuissance en d?tournant l?attention sur le Maroc qui profiterait de cette carence dans le syst?me immunitaire de l?Alg?rie pour affaiblir et d?stabiliser le pays.
Selon le site alg?rien TSA, les notables de la r?gion auxquels il s?adressait ? l?abri des cam?ras, en ont plut?t souri, l?un deux se demandant si c??tait le roi du Maroc qui donnait des ordres ? la police et la gendarmerie alg?riennes, faisant ainsi allusion ? l?implication des services d?ordre aux c?t?s des chaabas sunnites.
Ce n?est certes pas s?rieux, mais ??les confidences?? du premier ministre alg?rien aux notables de Gharda?a, signe du sceau du pouvoir miliaire les ??indiscr?tions?? dont s?est fait ?cho la presse alg?rienne impliquant les services marocains dans les troubles entre Mozabites et Arabes. Indiscr?tions qui ont aliment? une campagne hyst?rique contre Rabat ? laquelle ont pris part, ? quelques exceptions pr?s, tout ce que l?Alg?rie compte comme titres de presse digitale, papier et audiovisuelle.
L?accusation est si grotesque que le journal Al Khabar, piqu? ? vif dans son orgueil, s?est demand? s?il ?tait concevable que les services alg?riens, dont le budget ?galerait, selon le journal, 80% du budget global du Maroc, se laissent d?border par leurs homologues? marocains ? Gharda?a. Si c?est le cas, en d?duit l?auteur de l?article, il faut se demander s?il y a encore un pouvoir en Alg?rie.
La pr?somptueuse Alg?rie n?a pas tort de se sentir dans le collimateur de puissances ?trang?res qui chercheraient ? la morceler. Elle est en cela ?quitablement au m?me rang que tous les pays de la sph?re arabo-musulmane. Les experts de la g?opolitique internationale r?sument cette strat?gie en une phrase?: ?Aucun des pays de cette sph?re ne doit ?tre g?ographiquement plus grand qu?Isra?l??. C?est ce qui a commenc? en Irak, s?est poursuivi en Syrie et en Libye. C?est ce qui est en train de se jouer dans le Sina? ?gyptien et c?est ce qui atteindra l?Alg?rie et fort probablement d?autres pays.
Avec un grain d?intelligence, Alger aurait compris que les maladies n?arrivent ? bout que des organismes affaiblis et qu?il doit chercher les causes de ses acc?s fi?vreux dans ce grand corps malade qu?est l?Alg?rie. Avec le m?me grain d?intelligence, le pouvoir militaire alg?rien aurait su depuis longtemps que la diplomatie marocaine n?est pas une diplomatie aventuriste, que les services marocains ne font pas dans la barbouzerie et que l?arm?e marocaine n?est pas une bande d?aventuriers.
Impr?gn? de g?opolitique pragmatique, Rabat, qui se d?fend bien mais n?agresse jamais, sait qu?une Alg?rie ? vau-l?eau est un foyer de contagion incompressible et irr?ductible, comme l?est la Lybie pour la Tunisie et l?Alg?rie elle-m?me pour ses voisins du Sud.
Mais Alger le sait certainement et en fait, comme ? son habitude, une mauvaise lecture en prenant cette sagesse pour de la faiblesse. Il n?est donc pas pr?t d?en sortir. Conscient de cet acharnement dans l?ent?tement, le Maroc s?est lanc? dans la construction tout au long de la fronti?re d?un mur de protection pour limiter les d?g?ts.