L'Argentine à la veille d'un nouveau défaut de paiement

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Treize ans apr?s sa retentissante faillite dans la foul?e de la grande crise ?conomique de 2001, l'Argentine se trouve au bord d'un nouveau d?faut de paiement qui risque d'entra?ner le pays dans une tourmente ?conomique aux lourdes cons?quences.

Condamn?e en 2012 par un tribunal de New York ? verser ? deux fonds sp?culatifs am?ricains, dits fonds ?vautours?, la totalit? de leur d?, soit 1,33 milliard de dollars plus les int?r?ts, l'Argentine doit parvenir ? une solution avec ces cr?anciers priv?s avant le 30 juillet pour ?viter de tomber dans un nouveau d?faut de paiement.

Refusant tout all?gement de la dette argentine, contrairement ? la plupart des cr?anciers de Buenos Aires, NML Capital et Aurelius Management r?clament le remboursement int?gral de leurs cr?ances, quitte ? faire pr?cipiter la troisi?me puissance ?conomique d'Am?rique Latine dans une nouvelle crise ?conomique et financi?re.

Une d?l?gation argentine doit rencontrer ce mardi ? New York le m?diateur am?ricain, Daniel Pollack, charg? de faciliter les n?gociations entre l'Argentine et les fonds ?vautours?, ? 24 heures de la fin du d?lai de gr?ce, accord? par le juge am?ricain Thomas Griesa ? Buenos Aires pour parvenir ? un arrangement avec les deux cr?anciers.

Les observateurs ?cartent la possibilit? de voir les deux parties parvenir ? une solution ? ce litige car aucune d'elles ne semble ?tre pr?te ? faire des concessions.

Alors que l'Argentine exige la suspension provisoire du verdict la contraignant ? verser 1,33 milliard de dollars, le juge am?ricain Thomas Griesa campe toujours sur sa position refusant d'accorder la moindre facilit? de paiement ? Buenos Aires.

Le chef du gouvernement argentin, Jorge Capitanich a accus? la semaine derni?re les fonds ?vautours? de vouloir ?extorquer? son pays en lui r?clamant la restitution de la totalit? de leurs cr?ances.

L'Argentine fait face ? des ?tentatives d'extorsion de la part de certains groupes minoritaires de cr?anciers?, a-t-il d?clar? en allusion aux deux fonds ?vautours?.

Le responsable argentin a toutefois tent? de rassurer les bailleurs de fonds en r?affirmant que son pays n'?tait pas confront? au risque d'un nouveau d?faut de paiement. ?L'Argentine paie ses dettes et respecte ses engagements vis-?-vis de ses cr?anciers. C'est lorsqu'un pays s'av?re incapable d'honorer ses dettes qu'on peut parler de d?faut de paiement?, a-t-il pr?cis?.

La presse de l'opposition ne partage pas cet avis. ?Clarin? a rapport? ce mardi que le pays se dirige vers un nouveau d?faut de paiement, un sc?nario auquel le gouvernement semble r?sign?. Comme pour pr?parer l'opinion publique ? une telle ?ventualit?, plusieurs experts et ?conomistes proches de l'ex?cutif ont multipli? les sorties m?diatiques ces derniers jours pour minimiser l'impact d'un ?ventuel d?faut de paiement sur l'?conomie du pays.

Parall?lement ? la rencontre de New York, la pr?sidente argentine Cristina Kirchner qui se trouve ? Caracas pour assister ? un sommet du Mercosur, compte solliciter le soutien de ses homologues latino-am?ricains ? l'Argentine dans son bras de fer avec les fonds ?vautours?.

Selon les observateurs, l'ex?cution de la d?cision de la justice am?ricaine pourrait encourager les autres cr?anciers ayant accept? une d?cote de 70 % de la dette argentine, ? r?clamer le remboursement int?gral des pr?ts accord?s ? ce pays.

La troisi?me ?conomie de l'Am?rique Latine, en proie ? une baisse sans pr?c?dent de ses r?serves en devises, pourrait ainsi se voir contrainte ? rembourser plus de 100 milliards de dollars suppl?mentaires aux bailleurs de fonds priv?s, en vertu de la clause dite RUFO (Rights Upon Future Offers) par laquelle l'Argentine s'est engag?e ? accorder un traitement ?galitaire ? tous ses cr?anciers priv?s.

Dans le cas contraire, si l'Argentine ne rembourse pas les fonds ?vautours?, elle sera de nouveau en d?faut de paiement avec de lourdes cons?quences ?conomiques, estiment plusieurs analystes argentins.

La principale cons?quence devrait ?tre une aggravation de la r?cession. Le cabinet de conseil ?conomique argentin Abeceb pr?voit une baisse de 3,5 % du PIB et anticipe une fuite des capitaux ?trangers et une hausse de l'inflation qui pourrait atteindre 41 % ? la fin de 2014.

D'autres cabinets d'?tudes ?conomiques ind?pendants s'attendent ? une nouvelle d?gradation de la note souveraine de l'Argentine par les principales agences de notation financi?re internationales.

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