La maladie incurable de la presse

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couv-baha Les ?ditorialistes ont eu la propension d?risoire ? r?duire la c?l?bration du mort en un faire-valoir de leurs propres personnes Un ministre d?Etat, ?minence grise du chef du gouvernement, personnage qui a savamment et patiemment cultiv? une r?putation de discr?tion et d?efficacit? pond?ratrice, un homme de cette dimension, Abdallah Baha en l?occurrence, qui d?c?de ? la tomb?e de la nuit ?cras? par un train, c?est forc?ment un ?v?nement, un grand ?v?nement de par la position de la victime et de par les circonstances tragiques de sa mort. C?est triste ? dire, mais c?est une aubaine pour la presse et les comm?ragistes, professionnels et amateurs. Un mois apr?s la mort aussi tragique du d?put? socialiste Ahmed Zaydi, au m?me endroit, un dimanche aussi, il y a rien ? redire, fin 2014 a ?t? une bonne moisson pour les m?dias. La presse ne s?est pas faite prier. Elle a rivalis? de huit colonnes ? la Une avec des titres plus inventifs les uns que les autres. ?Les d?tails complets [parce que ??d?tail? seuls ne suffisent pas], les d?tails donc complets de l?accident dans lequel est d?c?d? Abdallah Baha?. ?Le r?cit complet de la catastrophe?. Ce ne sont que deux ?chantillons et le reste ? l?avenant. Les ?ditorialistes se sont transform?s en pleureuses professionnelles avec cette propension d?risoire ? r?duire la c?l?bration du mort en un faire-valoir de leurs propres personnes. Quoi de mieux pour se vanter d?avoir connu de pr?s le d?funt que de ressortir le souvenir d?un diner autour d?une table ? l?occasion d?autres fun?railles, ou le partage d?un trajet en voiture, rapportant l??change ? combien profond qui a eu lieu entre le ministre faiseur de l?histoire et le journaliste t?moin de son temps.

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