Le Maroc est face ? un contexte guerrier o? la Salafiya Jihadia appelle au terrorisme. Le Maroc est victime de ce fl?au. Le danger est interne
Quand on parle d?exception marocaine, on met en avant la stabilit? politique, mais aussi, et c?est tout aussi important, la stabilit? soci?tale. Les derniers ?v?nements, souvent surm?diatis?s, portent atteinte ? cette stabilit?. Poursuivre de jeunes filles pour leurs choix vestimentaires est grave, tr?s grave !
La soci?t? marocaine est composite. Le conservatisme et l?ouverture cohabitent depuis, non pas des ann?es, mais des si?cles. C?est une tendance qui traverse toutes les classes sociales. C?est l?un des points forts du Maroc. Il n?y a pas une classe ?conomiquement ais?e qui serait porteuse de valeurs en rupture avec celles du peuple.
Le roi, titulaire de l?institution de la ?Commanderie des croyants?, a la charge d?entretenir l?homog?n?it? sociale, en jouant sur les ?quilibres au sein de la soci?t?. On en a vu le r?sultat avec le Code de la famille et, plus r?cemment, sur la question de l?avortement. Des ?quilibres avanc?s, dans le consensus, telle est la charge de cette institution.
Maintenant, nous sommes face ? un contexte guerrier o? la Salafiya Jihadia appelle au terrorisme. Le Maroc est victime de ce fl?au. Le danger est interne. Des courants r?gressifs recrutent au nom d?une certaine vision de la religion. Les services de s?curit? sont performants. L?approche pr?ventive est salu?e par tous, sauf que le probl?me ne se r?duit pas ? l?approche s?curitaire. Nous sommes face ? une id?ologie qui a pignon sur rue, qui est pr?sente dans les mosqu?es, les m?dias et parfois m?me dans les programmes scolaires.
D?s lors, que faire ? Il faut d?abord reconna?tre que la soci?t? marocaine est plurielle. Le conservatisme est majoritaire dans la soci?t?, c?est un fait. La religion est un r?f?rent identitaire important, sinon d?cisif. Mais en m?me temps, historiquement, ce pays a ?t? ouvert ? toutes les influences ?manant de la M?diterran?e.
Aujourd?hui, les valeurs universelles, en ce qui concerne les droits de l?Homme, sont inscrites dans la Constitution. Or, les libert?s individuelles en font partie. Cette contradiction n?est pas insurmontable. Il suffit de mettre ? jour les lois, dans le sens o? c?est l?Etat qui est en charge de les faire appliquer et non pas les individus, en fonction de leurs convictions.
La r?alit? est que les extr?mismes s?affrontent et que les m?dias entretiennent une lutte marginale. Ceux qui r?clament, par exemple, le droit au non-je?ne public ne sont pas moins extr?mistes que ceux qui r?clament une doctrine vestimentaire immuable. Cependant, ces deux extr?mes ne sont pas repr?sentatifs de la soci?t? marocaine.?
La stabilit? religieuse du Maroc, depuis des si?cles, a pour fondement le respect dans la tol?rance.
C?est le Commandeur des croyants et, lui seul, qui d?finit les fronti?res ? chaque ?tape. Cette stabilit?, porteuse de progr?s, ne doit pas laisser place ? l?anarchie qui mettrait les extr?mes face ? face. C?est une question de survie, parce que le terrorisme frappe ? nos portes et qu?il se nourrit de ces combats de factions.