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Le gouvernement Benkirane veut faire de l?amazigh une question de souverainet??!
??L?interdiction de notre conf?rence de presse est une preuve flagrante de la discrimination faite contre les Amazigh. Benkirane et son gouvernement nous ont emp?ch?s de rencontrer les journalistes dans un h?tel de la capitale. Cela d?montre bien combien la question amazigh est combattue par ceux et celles aux commandes du pouvoir??. Ahmed Arrehmouch, le coordinateur du r?seau amazigh pour la citoyennet? ne d?col?re pas. Mardi 9 d?cembre, la conf?rence de presse que le r?seau Azetta Amazigh a pr?vu d?organiser ? l?occasion du 66
?me?anniversaire de la D?claration universelle des droits de l?Homme a ?t? interdite. Activistes et journalistes ont d? rebrousser chemin pour tenir la rencontre pr?vue avec la presse au si?ge de l?association. Et c?est justement pour faire le bilan d?une ann?e de discrimination ? l?encontre de Tamazight et des Imazighen que ceux et celles du r?seau Amazigh pour la Citoyennet? /Azetta Amazigh a rencontr? les m?dias.
Force est de le reconna?tre, la d?claration annuelle du R?seau Amazigh pour la Citoyennet? sur la situation des droits linguistiques et culturels amazighs au Maroc durant l?ann?e 2014 donne toutes les raisons de s?inqui?ter.
??L?ann?e 2014 a connu de nombreuses violations des droits de l'Homme. Des violations qui portent atteinte de mani?re directe ou indirecte aux droits linguistiques et culturels des Amazighs au Maroc.?2014 s?est notamment distingu?e par la violation du droit d'organisation. Il faut ici rappeler que le minist?re de l'Int?rieur a lanc? une attaque contre des associations de la soci?t? civile ? travers une campagne mettant en doute l'int?grit? de leur patrimoine. Ce m?me d?partement s?curitaire a port? atteinte directement au droit d'organisation et d'encadrement des citoyens. Azetta amazigh n'a pas ?chapp? de cette campagne ? l'instar de l'association marocaine des droits de l'Homme. Nous avons ?t? interdits d?organiser une session de formation ? Oujda le 12 avril 2014, et ce bien que les responsables du r?seau Azetta aient rempli toutes les conditions juridiques. De m?me Azetta amazigh a ?t? priv?e d?apposer des affiches d?information, ? l?occasion de son 4?me congr?s tenu ? Rabat. Ce qui constitue une violation flagrante du droit d'expression et un bannissement des r?les de la soci?t? civile. Il peut sembler paradoxal que le ministre de l'Int?rieur ait entam? sa campagne enrag?e imm?diatement ? l?issue du dialogue national sur la soci?t? civile??, soutient l?activiste amazigh et avocat dans le civil, A. Arrehmouch.
Toujours pas de loi organique pour d?finir le caract?re officiel de la langue amazigh
Les militants imazighen n?en finissent pas d??grener la longue liste des discriminations dont ils font l?objet. La cons?cration de l?identit? amazigh du Maroc par la constitution adopt?e en 2011 n?est, font-ils valoir, que formelle. Et si l?amazigh a ?t? proclam?, au m?me titre que l?arabe, langue officielle d?un Royaume qui a choisi la r?conciliation avec toutes les composantes de son identit?, la mise en ?uvre du caract?re officiel de la langue amazighe est loi d??tre effective. ??Nous attendons toujours la promulgation de la loi organique d?finissant la mise en ?uvre de l?amazigh en tant que langue officielle.
Aucune instance comp?tente n'a pour l?heure d?voil? sa conception d?une telle loi, de susciter le d?bat ou de mener une r?flexion ? ce sujet. Plus inqui?tant encore, le gouvernement et le parlement ont ?cart? la proposition civile relative ? la loi organique en question formul?e par ?Azetta Amazigh. Aujourd?hui gouvernement et majorit? veulent fuir leurs responsabilit?s en essayant de faire passer l?officialit? de la langue amazigh pour une question de souverainet?, histoire de refiler la patate chaude au Palais, ?? explique le coordinateur du r?seau Azetta.
Les activistes imazighen le rappellent avec amertume?: l?arsenal juridique actuellement en vigueur porte toujours les manifestations de discrimination et d'exclusion ? l'encontre de la langue amazighe. ??L?ann?e 2014 n'a enregistr? l?abrogation d?aucun de ces textes, mais au contraire, les d?partements gouvernementaux se sont efforc?s de promulguer des textes et des lois aggravant l'impact de la discrimination et de l'exclusion. De plus l'Etat a ignor? certains champs n?cessitant des l?gislations qui seront ? l?int?r?t de la langue Amazigh??, peut-on lire dans le rapport annuel sur la situation des droits linguistiques et culturels amazighs au Maroc.
Des revendications qui n?ont pas pris une ride
La conclusion tombe comme un couperet, l'?tat ne remplit pas ses promesses et ses obligations internationales dans le domaine des droits linguistiques et culturels amazighs. De l?interdiction des pr?noms amazigh ? l'absence de programmes gouvernementaux d'alphab?tisation en langue amazighe en passant par celle de la langue amazighe dans les activit?s culturelles scolaires, les d?faillances sont nombreuses et t?moignent de la m?me politique de discrimination.
Et en ce 66
?me anniversaire de la d?claration universelle des droits de l?homme, les revendications du peuple amazigh n?ont pas pris une ride?: lever l'injustice constitutionnelle sur la langue et l?identit? amazighes, mettre en place des institutions fortes capables de r?habiliter, de fortifier, et de prot?ger la langue amazighe, ??nettoyer?? l'arsenal juridique de tous les textes qui accentuent la discrimination contre les amazighs, r?examiner toutes les politiques et proc?dures qui visent l?expropriation des terres et des ressources naturelles propres aux groupes et tribus.
Le gouvernement les entendra-t-il?? Pr?tera-t-il l?oreille aux dol?ances des activistes imazighen?? Pas s?r surtout si l?on sait qu?en trois ans de pouvoir, le chef de gouvernement n?a jamais re?u les repr?sentants d?associations amazigh.