A l?approche des ?lections communales et r?gionales, les paradoxes de la coalition se sont transform?s en cacophonie.
??Le p?ch? de la majorit? est originelle. C?est un d?faut de fabrication?! La formation de la coalition gouvernementale ?est le r?sultat d?un calcul arithm?tique et rien d?autre. Il n?y a pas eu d?accord et de mise en coh?rence autour d?un projet de soci?t?. Aujourd?hui on le voit. Pire encore on le vit?!??. Ce t?nor de l?opposition r?sume en quelques phrases la somme des contradictions auxquelles est confront?e la majorit? form?e autour des islamistes du PJD.
A l?approche des ?lections communales et r?gionales, les paradoxes de la coalition se sont transform?s en cacophonie voilant ? peine les dissensions ? l?int?rieur m?me du gouvernement.
C?est autour des valeurs, v?ritables enjeux de soci?t?, que les divisions des partis formant la majorit? se cristallisent. Les exemples se suivent, se ressemblent et alimentent la chronique d?une coalition gouvernementale aux prises avec ses contradictions de plus en plus marqu?es.
?La question de l??galit? entre les femmes et les hommes et celle de la parit? illustrent malheureusement l??tat d?plorable de cette majorit?. Les islamistes ont la main sur ce dossier. Ils le g?rent sans surprise ? leur mani?re avec un r?f?rentiel qui est le leur. Ce r?f?rentiel ne correspond pas aux principes universels des droits humains qui sont aussi ceux des femmes. La ministre islamiste Bassima Haqqaoui vient de pr?senter un projet de loi organique relatif ? l?Autorit? de la parit? et la lutte contre les discriminations. Cette instance pr?vue par la constitution a ?t? vid?e de toute sa substance pour n?en faire qu?un gadget institutionnel. Le drame, c?est que les alli?s du PJD au sein du gouvernement, observent un silence coupable. C?est le cas en particulier ?du PPS, ce parti de gauche qui a choisi d?appartenir ? un Ex?cutif conservateur en garant de la pr?servation des acquis d?mocratiques. Les anciens communistes qui gouvernent avec les islamistes auraient pu ?tre r?actifs et monter au cr?neau surtout lorsque l?on sait que l??galit? est l?un des principaux piliers d?un projet de soci?t? de progr?s et de modernit? que le PPS est sens? d?fendre??, soupire cette membre du bureau national du Parti Authenticit? et Modernit?.
Boycott et double discours
Le 8 mars dernier, alors que plusieurs centaines de milliers de Marocaines marchaient ? Rabat au nom de l??galit? et de la parit?, les partis de l?opposition se sont faits port?s p?les. Les femmes et responsables du PPS, du Rassemblement national des ind?pendants et du Mouvement populaire ont boycott? cette marche citoyenne, regardant d?sesp?r?ment ailleurs. Ce boycott n?a pas emp?ch? le double discours. Le 7 mars, c?est-?-dire ? la veille de la marche pour l??galit? de Rabat, le pr?sident du RNI (et ministre des affaires ?trang?res) assistait ? une rencontre sous forme d?hommage rendu ?aux journalistes marocaines du monde. ??Notre parti d?fend les droits des femmes. Le RNI se bat pour l??galit? et l?application de la constitution,?? a martel? Salaheddine Mezouar du haut de la tribune sans jamais ?dire que sa famille politique n?allait pas battre le pav? le lendemain pour r?clamer ?galit? et parit??!
C?est la m?me schizophr?nie dont ont fait montre les partenaires politiques de Benkirane concernant le d?bat houleux concernant l?avortement clandestin et la l?galisation de l?interruption volontaire de grossesse. ??Il a fallu que le Roi intervienne et s?empare de ce dossier en chargeant les ministres de la justice, des habous et des affaires islamiques et le pr?sident du conseil national des droits de l?Homme pour que ces partis au gouvernement prennent enfin position contre l?avortement clandestin et en appelle ? la r?forme de la loi r?gissant l?avortement au Maroc??, rappelle avec force cette Istiqlalienne.
Les dissensions n?en finissent pas de ronger une majorit? gouvernementale pr?te ? s?entred?chirer alors que le rendez-vous ?lectoral pointe ? l?horizon. Les d?bats sur les lois ?lectorales en annoncent d?j? la couleur.
?A l??vidence, le gouvernement ne parle pas d?une m?me voix. ?Il y a fort ? parier que les partis qui composent la majorit? sont pr?ts ? jouer leur propre partition pour quelques voix de plus,?? conclut ce cacique du parti de la Rose.