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Au pied du rempart portugais d’El Jadida, un réduit à raser - Par Mustapha JMAHRI
La suppression de ce réduit et le dégagement complet des lieux, outre qu’elle sauvegarderait l’environnement, permettrait la restauration de cette partie de la muraille et de l’ancienne darse portugaise
Dès l’entrée à la Cité portugaise de Mazagan à El Jadida et avant de s’engager dans la rue principale, on peut prendre tout de suite à droite par la rampe et monter au bastion de Saint-Esprit (do Serrào). Ce bastion a la particularité d’offrir une belle vue panoramique sur la médina, le jardin Abdelkrim El-Khattabi et sur le port du côté du petit chantier naval de construction et de réparation des bateaux de pêche. Mais, si on monte encore quelques petites marches jusqu’au haut de la muraille épaisse, on remarque, en se penchant un peu vers le bas, l’existence d’un long réduit fermé par un petit mur en béton qui sépare une partie de la muraille portugaise et l’atelier du chantier naval.
Ce réduit étroit, qui a la forme d’un couloir, n’appartient pas à la cité portugaise mais à l’enceinte du port. Il semble ne pas avoir d’accès direct, sauf par l’atelier du chantier naval. L’endroit se trouve mitoyen des anciens bureaux de la douane des débuts du XXe siècle. Il ne joue aucun rôle et est totalement envahi par de longues plantes épineuses poussant sur la terre accumulée. À cet endroit des détritus s’accrochent, semblant avoir été jetés d’en haut par certaines personnes peu sensibles à l’environnement. Si l’on n’y remédie pas, ce lieu finira par devenir un dépotoir à ciel ouvert si ce n’est déjà le cas.
La question qui se pose alors et pour laquelle on manque de réponse est la suivante : Si ce réduit ne joue aucun rôle, ce qui semble être le cas a priori, ne faut-il pas le raser tout simplement pour laisser la muraille visible de ce coin caché et surtout pouvoir l’entretenir facilement sans aucun obstacle ? Cet aménagement permettrait, aussi, au chantier naval d’étendre sa surface, sans toutefois obstruer la muraille portugaise. Au contraire, elle n’en serait que plus valorisée.
Comme on peut le constater, l’existence de ce couloir longé par le mur en béton, n’a, vraisemblablement, rien d’historique. Au contraire, il cache un dépotoir éventuel et empêche visiblement toutes actions possibles de nettoyage de cette partie de la muraille et de l’ancienne darse portugaise. On voit d’ailleurs (sur la photo) que cette partie de la muraille nécessite un entretien immédiat à cause de son effritement visible à certains endroits où les pierres sont bien dégarnies.
Jilali Derif, secrétaire général de l’association Doukkala Mémoire pour la Préservation du Patrimoine, précise que ce réduit fait partie de l’ancien atelier de menuiserie dépendant des Travaux publics. Adolescent, il l’a bien connu parce que son père y travaillait dans les années 1960. Le local avait une petite issue, aujourd’hui condamnée. À l’époque, une dizaine d’ouvriers travaillaient dans cet atelier, ils y accédaient en passant par l’entrée du port.
La suppression de ce réduit et le dégagement complet des lieux est, par ailleurs, totalement faisable et peut être mené par certaines instances publiques et autres collectivités territoriales telles la Commune urbaine d’El Jadida ou l’Agence nationale des ports.