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Benmoussa explique l’enseignement dans Al Haouz après le séisme, et le Collège Pionnier après l’Ecole Pionnière
Dans les provinces impactées par le séisme de 2023 "nous n’avons plus d’élèves sous des tentes ou d’élèves dans des internats en dehors de la province" (Chakib Benmoussa)
Rabat - Le programme de reconstruction et de réhabilitation des établissements scolaires touchés par le séisme d’Al Haouz a "atteint des niveaux de réalisation significatifs", a souligné, vendredi à Rabat, le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa.
Les efforts déployés pour surmonter les difficultés de l’enseignement dans les zones touchées par le séisme d’Al Haouz "ont permis de réaliser plusieurs objectifs fixés", a expliqué M. Benmoussa lors d’une conférence de presse consacrée à la rentrée scolaire 2024-2025.
"Nous n’avons plus d’élèves sous des tentes ou d’élèves dans des internats en dehors de la province", a-t-il dit, mettant l’accent également sur la création des internats à proximité des domiciles familiaux.
Le premier objectif fixé depuis cette catastrophe, a-t-il rappelé, était de réfléchir à la manière d’assurer la scolarité des enfants, et ce en dépit des défis qui se présentaient à l’époque, estimant que grâce à la mobilisation des hommes et femmes de l’enseignement dans la région ainsi que la solidarité exprimée, des solutions ont été trouvées, en quelques jours, pour la reprise des cours et l’accompagnement de la psychologique des élèves, entre autres.
Il a souligné que la deuxième phase entend assurer et améliorer les conditions d’études, en tenant compte des conditions météorologiques difficiles dans les zones touchées par le séisme, ce qui a permis de passer des tentes traditionnelles à d’autres adaptées aux besoins, améliorant ainsi les conditions d’accueil et d’apprentissage des élèves.
De même, les études techniques et d’ingénierie nécessaires pour les établissements scolaires ont été effectuées après avoir procédé à une expertise technique dans le but d’assurer la sécurité des élèves.
Extension du modèle "Ecole Pionnière" et le lancement du "Collège Pionnier"
La nouvelle rentrée scolaire marque le début de l’extension du modèle "Ecole Pionnière" et le lancement du modèle "Collège Pionnier", selon une approche guidée par l’impact observé à travers les pratiques en classe et les résultats des élèves, a indiqué, lors de la même conférence, le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports.
Le lancement du modèle "Collège Pionnier" vise la réussite et l’autonomie des apprenants grâce à des compétences transversales, de manière à prévenir l’abandon scolaire, a souligné M. Benmoussa lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation des statistiques et nouveautés de la rentrée scolaire 2024-2025.
Au niveau pédagogique, a-t-il fait savoir, le modèle "Collège Pionnier" reposera sur des piliers similaires à ceux du primaire, à savoir le pilier curatif, le pilier préventif et le pilier évaluatif.
Ce modèle a également pour but de développer de nouvelles compétences chez les élèves pour réussir leur parcours scolaire et être autonomes dans un monde marqué par les disruptions, à travers des activités parascolaires et sportives, et l’accompagnement psychosocial, a ajouté le ministre.
D’autre part, M. Benmoussa a affirmé que la rentrée scolaire actuelle ambitionne d’améliorer l’offre scolaire en vue d’assurer une place pour chaque élève au sein de l’école publique, réduire l’encombrement dans les classes et réduire les classes à niveaux multiples, notamment celles de quatre niveaux et plus.
A cet égard, il a relevé l’augmentation significative de l’effectif prévisionnel des élèves dans l’enseignement public et privé, portant le nombre des élèves à 8.112.592.
Le responsable gouvernemental a, par ailleurs, fait observer que l’offre scolaire a été renforcée par la création de 189 établissements, dont 10 écoles communautaires et 68% en milieu rural, portant ainsi le nombre total des établissements scolaires au niveau national à près de 12.300, outre la création de 3.492 salles de classe dans le cadre des extensions, dont 59% en milieu rural, et 15 internats en milieu rural.
Pour ce qui est de l’appui social, M. Benmoussa a noté que le nombre des bénéficiaires de l’allocation de la rentrée scolaire est de 3.053.360, dans le cadre de l’Initiative "Un million de cartables" adaptée au nouveau régime des aides sociales directes.
Afin de maintenir les prix des manuels scolaires, le gouvernement a accordé une subvention aux éditeurs à hauteur de 25% du prix de vente des manuels destinés aux cycles primaires et collège. Cette aide vise à encourager la scolarisation et préserver le pouvoir d’achat des familles, a-t-il tenu à souligner.
Le ministre a également mis l’accent sur les préparatifs pour une rentrée effective début septembre pour tous les établissements scolaires avec un démarrage maîtrisé pour les établissements pionniers.
S’agissant du préscolaire, M. Benmoussa a relevé qu’en plus de la consolidation de la généralisation d’un préscolaire de qualité selon le modèle de gestion déléguée, le gouvernement met en œuvre sa politique éducative pour que l’école publique puisse permettre à tous les enfants d’apprendre, raisonner, être autonomes et réussir.
Au niveau du cycle primaire, la nouvelle stratégie d’apprentissage, qui repose sur trois piliers, s’observe dans les classes grâce à l’engagement de tous les acteurs sur le terrain, à savoir un pilier curatif, un autre préventif et un troisième évaluatif, a-t-il ajouté. (MAP)
S’agissant de l’enseignement de l’amazigh, le ministre a noté que 40% des établissements concernés enseignent cette langue, avec son introduction progressive dans l’enseignement privé, ajoutant que de bons résultats ont été réalisés en termes de l’élargissement de l’enseignement de la langue anglaise.
En réponse à une question sur la participation du personnel du ministère au recensement général de la population et de l’habitat, M. Benmoussa a souligné qu’il a toujours participé à cette importante opération nationale, compte tenu de sa présence sur le terrain, de sa formation et de ses compétences, précisant qu’environ 17.000 membres du personnel éducatif et administratif sont impliqués dans cette opération.
Rappelant le partenariat entre son département et le Haut Commissariat au Plan, le ministre a souligné que la participation du personnel enseignant et administratif à ce processus n’affecte pas le temps scolaire, des solutions locales étant adoptées pour pallier l’absence de certains enseignants.