Politique
Signature de 14 accords entre le Maroc et la Côté d’Ivoire : une coopération économique renforcée
Le roi Mohammed VI, et le président de la république de Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, ont présidé, lundi 27 février au palais présidentiel à Abidjan, la cérémonie de présentation des travaux du Groupe d'Impulsion Economique (GIE) Côte d’Ivoire - Maroc.
Au début de cette cérémonie, la présidente de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Miriem Bensalah Chaqroun, a prononcé, en sa qualité de co-président du GIE Côte d’Ivoire – Maroc, une allocution devant le roi et le président Alassane Dramane Ouattara, dans laquelle elle a souligné que le GIE a pu, depuis son lancement en juin 2015, renforcer la coopération entre le secteur privé marocain et ivoirien, en leur permettant d’identifier leurs points de complémentarité et de synergie.
«La Côte d’Ivoire est devenue, au cours de cette même période, la première destination des investissements extérieurs du Maroc, et les échanges commerciaux entre nos deux pays ont triplé», a ajouté Bensalah Cheqroun, faisant observer que ces investissements ont une portée structurante, induisant une création de valeur ajoutée et d’emplois locaux dans des secteurs divers, tels que le BTP, l’industrie manufacturière, chimique et agroalimentaire, la formation, le logement et les infrastructures économiques et sociales.
La présidente de la CGEM a réaffirmé l’engagement des opérateurs privés des deux pays de passer «à un nouveau palier du co-développement» à travers notamment, une approche plus inclusive permettant aux entrepreneurs femmes et jeunes de prendre le train de notre dynamique, un climat des affaires propice à l’investissement, consacrant une place de choix à la PME, et une réciprocité réelle des flux d’investissement.
Pour réussir la mise en œuvre de ces recommandations, le GIE appelle à la création de groupes mixtes « business to governement » (B to G) qui travailleront de manière étroite pour lever les obstacles à l’investissement et au commerce, a indiqué la même source.
Pour sa part, le président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), Jean-Marie Ackah, a tenu à exprimer au nom des chefs d’entreprises du GIE Côte d’Ivoire-Maroc leur gratitude du roi Mohammed VI et du président Ouattara pour avoir mis à leur disposition ce puissant outil de coopération.
Ci-dessous les 14 conventions signées à l’occasion de cette visite royale :
1- Un mémorandum d’entente pour la mise en place du financement du projet «HEXAGONE», faisant partie des projets prioritaires de la loi de programmation militaire 2016-2020. Il a été signé par Mohamed El Kettani, PDG du Groupe Attijariwafa bank, et Alain Richard Donwahi, ministre auprès du Président de la République de Côte d’Ivoire, chargé de la Défense.
2- Un mémorandum d’entente pour le financement de l’acquisition de logements principaux pour les agents militaires des forces armées de Côte d’Ivoire. Ce mémorandum, signé par Mohamed El Kettani, et Alain Richard Donwahi, a pour objectif de faciliter l’accès d’un grand nombre de militaires au logement en tant que propriétaire, de les faire bénéficier de conditions avantageuses en termes de durée de remboursement et de taux d’intérêt pour leurs crédits acquéreurs, et de les conseiller sur les formules de financement répondant au mieux à leurs attentes.
3- Un mémorandum d’entente pour le financement du projet de construction d’une unité industrielle pharmaceutique en Côte d’Ivoire ayant pour objet la fabrication et la commercialisation de produits pharmaceutiques. L’unité, objet du mémorandum, sera spécialisée dans la fabrication de produits génériques sous forme sèche, de toutes classes thérapeutiques (hors dérivés de sang), et commercialisera ses produits en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays de la région. Ce mémorandum d’entente a été signé, côté marocain, par Mohamed El Kettani et Myriam Lahlou Filali, Président-Directeur Général de la société «Pharma 5 - Côte d’Ivoire», et, du côté ivoirien, par Raymonde Goudou Coffie, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique.
4- Convention de partenariat en vue de la souscription aux titres publics émis par l’Etat de Côte d’Ivoire en 2017. Elle a été signée, côté marocain, par Othman Benjelloun, PDG du Groupe BMCE Bank of Africa et, du côté ivoirien, par Adama Kone, ministre de l’Economie et des Finances.
5- Convention de partenariat relatif à la mise en place d’un programme de financement du réseau routier en Côte d’Ivoire. Elle a été signée par Mohamed Benchaaboun, PDG du Groupe «Banque Centrale Populaire du Maroc» et Adama Kone.
6- Convention de partenariat relatif au financement des PME dirigées par les femmes. Elle ambitionne la mise en place d’un plan de financement afin de permettre aux commerçants, artisans et entrepreneurs de disposer d’un ensemble de services financiers en vue d’assurer le développement de leurs activités. Cette convention a été signée par Mohamed Benchaaboun, et Souleymane Diarrasouba, ministre ivoirien du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME.
7- Convention cadre portant sur le Programme «Des Compétences pour la Compétitivité et l’Employabilité». Cette convention, qui vise notamment l’accompagnement de la Côte d’Ivoire pour la mise en place des mécanismes de production des répertoires emplois-métiers et des référentiels emplois-compétences, a été signée par Mohamed Slassi, Co-président de la commission «capital humain» du groupe d’impulsion économique (GIE) maroco-ivoirien, et MAka Elete, Co-Président de la même commission.
8 - Convention cadre pour le développement de l’Economie Sociale et Solidaire et de l’Artisanat. Les commissions des deux pays ont élaboré une stratégie qui s’articule autour de six points, à savoir l’organisation d’un Salon de l’économie sociale et solidaire, le partage de l’expérience et de l’expertise de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), l’étude des cadres juridiques, réglementaires et institutionnels, la réalisation d’une étude d’opportunités pour lancer des incubateurs et accélérateurs des entreprises, la concrétisation de partenariats avec les champions nationaux marocains installés en Côte d’Ivoire, la mise en place d’un programme « Infitah Africain» afin de moderniser et digitaliser des TPE. Cette convention a été signée par Laila Miyara, Co-Président de la Commission Economie Sociale et Solidaire et de l’Artisanat (GIE- Maroc) et M. Kassoum Bamba, Co-Président de la Commission Economie Sociale et Solidaire et de l’Artisanat (GIE-Côte d’Ivoire).
9- Convention pour la création d’un Technocentre à Abidjan. Ayant pour objectif d'accroître la création et l'implantation d'entreprises innovantes dans le secteur des NTIC dans un cadre favorisant leur développement, cette convention a été signée su côté marocain par M. Aziz Dadane, Co-Président de la Commission «Economie Numérique» du GIE Maroc-Côte d’Ivoire, Mme Lamiae Benmakhlouf, Directrice Générale de la Moroccan Information Technology Company (MITC), Mme Saloua Karkmi Belkeziz, Présidente de la Fédération Marocaine des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring. Elle a été signé du côté ivoirien par Patrick M’Bengue, Co-Président de la Commission «Economie Numérique» du GIE Maroc-Côte d’Ivoire, qui a également signé pour le compte de M. Patrick Brou, Vice-président du groupement des opérateurs du secteur des TIC, Jean Euloge Soro-Kipeya, Directeur Général de l’Agence Nationale du Service Universel des Télécommunications-TIC (ANSUT), et Akossi Noel Bendjo, Président de la Coordination des Maires d’Abidjan.
10- Convention de joint-venture pour la mise en place d’un centre de traitement informatique. Elle a été signée par MM. Aziz Dadane, Président de la Société Maghrébine de Monétique « S2M », et Patrick M’Bengue, Président Directeur Général de la société INOVA.
11- Convention de partenariat pour la création d’une joint-venture entre les sociétés INVOLYS (Maroc) et INOVA (Côte d’Ivoire). Elle a été signée par M. Mohamed Bachir Rachdi, Président Directeur Général de la société INVOLYS et Patrick M’Bengue, Président Directeur Général de la société INOVA.
12- Mémorandum d’entente relatif à la modernisation et au maintien du parc de véhicules de transport routier de personnes et de marchandises. Ce mémorandum a été signé, côté marocain, par MM. Abdelilah Hifdi, pour l’Union Africaine du Transport et de la Logistique (UATL), Ezzoubeir Errhaimini, pour la Fédération du Transport de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (FT-CGEM), et Mohamed Ben Ouda, directeur général de la Société Nationale des Transports et de la Logistique (SNTL). Côté ivoirien, il a été signé par MM. Abdramane Camara, pour le Haut Conseil du Patronat des Entreprises de Transport Routier de Côte d’Ivoire, et Stéphane Eholie, Co-Président de la Commission «Transport et Logistique» du GIE Maroc-Côte d’Ivoire.
13- Accord de coopération dans le domaine de la logistique. Cet accord, signé par Younes Tazi, Directeur Général de l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique, et Issoufou Sidibe, Président Directeur Général de l’Office Ivoirien des Chargeurs, a pour objectif de définir des actions concrètes et opérationnelles dans les domaines de Développement des zones et plateformes logistiques, la Modernisation de chaines logistiques et le développement des compétences et de la formation dans les métiers logistiques.
14- Mémorandum d’entente en vue de la coopération dans les domaines des transports publics de voyageurs et de la sécurité routière. Signé par Ezzoubeir Errhaimini, président directeur Général de la Compagnie de Transport du Maroc SA. «CTM» et Aissatou Cisse Sy, Président Directeur Général de PENDIS, ce mémorandum vise à apporter l’assistance de CTM et son expertise pour la structuration d’une offre de transport public de voyageurs, dans de bonnes conditions de confort et de sécurité, en vue d’atteindre une meilleure mobilité des usagers et répondre ainsi aux normes internationales. Il ambitionne également la formation en mode alterné, des conducteurs et du personnel de gestion, la définition d’une stratégie et la mise en place d’un schéma directeur des gares routières qui intègre le «space planning», et le partage d’expérience sur les différents outils et procédures dans le but d’atténuer l’impact de l’activité de transport sur l’environnement.
Illustration parfaite de la vision royale pour une coopération Sud-Sud, constante et multidimensionnelle, ces conventions viennent consolider un cadre juridique déjà riche, instituant un partenariat entre les deux pays, solide dans ses fondements, substantiel dans son contenu et diversifié dans ses acteurs.