Témoignage de Mohamed Salah Tamek - Amnesty International : Une animosité de longue date

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Délégué général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), Mohamed Salah Tamek, ancien détenu politique, raconte dans ce témoignage comment Amnesty International a exploité son cas et persisté à le faire même après que sa vie ait repris son cours normal. Seulement par hostilité envers le Maroc

Je ne suis pas de ceux qui contestent l’apport d’Amnesty International aux acquis réalisés en matière de défense et de promotion des droits de l’homme. Cette ONG a joué effectivement un rôle indéniable dans ce domaine à travers le monde. Ceci doit être reconnu en dépit du fait que, paradoxalement, les Etats qui étaient les plus sensibles et les plus positivement réactifs à ses appels ne soient pas nécessairement de ceux qui sont à l’abri de ses partis pris et de ses allégations objectivement infondées. 

Je tiens à rappeler à cet égard que cette ONG, sous couvert de défense des droits de l’homme, a toujours observé une attitude hostile à l’égard du Royaume du Maroc. Pour s’en rendre compte, il suffit de comparer ses rapports des années soixante-dix et quatre-vingt du siècle dernier sur le Maroc, d’une part, et sur l’Algérie et bien d’autres pays de par le monde, d’autre part. L’on y remarque un acharnement à peine voilé contre le Maroc. Pour illustrer cet acharnement paradoxal, je présente ici un témoignage concernant mon propre cas. 

A la suite de mon arrestation en mai 1977 et mon incarcération à la prison locale de Meknès, je commençais à recevoir des lettres d’une correspondante belge. J’admets bien le fait qu’il y ait eu quelque part une personne qui s’intéressait à mon sort et je ne peux en être que reconnaissant. Après avoir purgé ma peine d’emprisonnement, repris mes études et été nommé enseignant à la Faculté des lettres de l’Université Mohammed VI de Rabat, j’ai remarqué que mon nom et celui d’autres amis continuaient de figurer de façon incompréhensible et injustifiable dans les rapports d’Amnesty International. J’ai beau attirer l’attention de ses responsables sur ce fait incongru par écrit et par le truchement de ma correspondante, c’était peine perdue. 

En effet, en 1990, Amnesty International a fait figurer dans son rapport mon nom à côté de feu Abdelkader Fadel et une autre personne comme étant encore un détenu. J’ai alors rédigé une autre lettre où j’informais Amnesty International que j’étais professeur à la faculté susvisée depuis septembre 1986 et que Feu Abdelkader Fadel n’avait jamais été arrêté et qu’il était alors professeur à El Jadida. Cette fois, j’ai publié ma réaction sur les colonnes du quotidien Le Matin du Sahara en décembre 1990. Ce n’est qu’à la suite de cet incident et à mon déplacement à Londres qu’Amnesty International a cessé de porter mon nom dans ses rapports. 

Je raconte cet incident anecdotique pour dire à mes amis d’Amnesty International que défendre et promouvoir les droits de l’homme est une mission noble, mais elle doit avoir une portée universelle et devrait, pour cela, s’abstenir de toute distinction entre les humains, les Etats ou les Gouvernements. 

Par ailleurs, je crois que tous les adhérents d’Amnesty International sont fondés à s’interroger sur la manière dont celle-ci a acquis l’expertise et les labos qu’il faut pour dire qu’un cellulaire a été trituré. 

 

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