Vent debout, Fouzi Lekjaa sonne la charge contre les marges exorbitantes des médicaments

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Il est inadmissible que des médicaments au Maroc soient vendus à des prix trois ou quatre fois supérieurs à leurs prix mondiaux (Faouzi Lekjaa)

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Le ministre délégué chargé du budget, Fouzi Lekjaa, a visiblement fait sien l’aphorisme d’on ne peut plaire à tout le monde, en vérité le moins que l’on puisse attendre d’un ministre dont la mission lui tient à cœur. Dans l’antre même du syndicat patronal, la CGEM, vent debout, il sonné la charge contre les pratiques du secteur financier. Si M. Lekjaa a déclaré qu’il n’y avait « aucun problème à ce que les importateurs de médicaments réalisent une marge bénéficiaire atteignant 10 % » il a estimé en revanche inadmissible pour les Marocains de voir les prix des médicaments en pharmacie « atteindre des marges dépassant 300 % ».

Clause de style, Il a précisé n’avoir aucun problème avec les professionnels du secteur, mais eux vont certainement en avoir avec lui, car ce qui est en jeu c’est les systèmes de sécurité sociale dans tous les pays, pas moins.

Lors de la journée d’étude organisée jeudi dernier par la Confédération générale des entreprises du Maroc sur les nouveautés de la loi de finances pour 2025, le ministre en charge du Budget a affirmé que le gouvernement a réalisé des avancées significatives dans la réforme de ce secteur, mais a dû attendre un certain temps en raison des récents changements institutionnels, comme la création de l’Agence des médicaments.

M. Lekjaa, qui est dans l’histoire de la pharmacie au Maroc, le deuxième, le premier étant l’ancien ministre de la Santé Houssein El Ouardi, à s’attaquer frontalement aux surprofits des produits pharmaceutiques, a indiqué que le gouvernement reprendra les discussions autour de la question des médicaments en définissant des objectifs clairs pour ces débats. Il a insisté sur le fait que la production nationale de médicaments doit rester une véritable production et ne peut se transformer en simple importation de certains médicaments sous prétexte d’opportunités d’importation depuis des pays comme l’Égypte ou d’autres.

Il a également expliqué que les importateurs négocient pour obtenir les médicaments et, après avoir déduit tous les coûts, peuvent réaliser une marge bénéficiaire de 10 %, ce qui ne pose aucun problème. Mais que la différence entre la déclaration douanière et le prix des médicaments en pharmacie atteigne 300 % est inadmissible.

M. Lekjaa qui trouve inacceptable que des médicaments au Maroc soient vendus à des prix trois ou quatre fois supérieurs à leurs prix mondiaux, a affirmé le droit et la nécessité pour les patients marocains de pouvoir raisonnablement accéder aux médicaments, qu’ils soient achetés à leurs frais avec possibilité de remboursement par les caisses de protection sociale, ou qu’ils soient fournis par les hôpitaux dans le cadre d’un suivi médical : Il n’y aucune raison a-t-il dit en substance, pour que les médicaments fabriqués au Maroc ne soient pas vendus à des prix proches des prix mondiaux. Les monopoles de production ne sauraient justifier des prix indus.

Le ministre a par ailleurs averti qu’il ne serait pas permis de détruire l’industrie pharmaceutique nationale et attiré l’attention sur, entre autres, des médicaments importés depuis des années à bas prix, mais vendus sur le marché marocain à des prix bien supérieurs à leur valeur initiale. 

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