Une multitude de microplastiques dans les biberons, selon une étude

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Un bébé avale chaque jour en moyenne plus d'un million de microparticules de plastique détachées de son biberon, selon une étude

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Un bébé avale chaque jour en moyenne plus d'un million de microparticules de plastique détachées de son biberon, selon une étude publiée lundi qui suggère quelques gestes pour réduire cette ingestion dont l'impact sur la santé n'est pas connue.

Les auteurs de l'étude parue dans la revue Nature Food ont exposé chacun des modèles les plus vendus de biberons en polypropylène à la procédure de préparation recommandée par l'Organisation mondiale de la Santé: stérilisation du biberon, puis préparation du lait maternisé avec une eau chauffée à 70°C, pour éliminer d'éventuelles bactéries dangereuses.

Résultat: certains biberons libèrent jusqu'à 16 millions de microplastiques par litre et la température joue un rôle important.

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Exposition des bébés aux microplastiques dans les biberons dans une sélection de pays

Ainsi, si l'eau pour préparer le lait est chauffée à 95°C, la quantité peut monter jusqu'à 55 millions par litre ; et descendre à un peu plus d'un demi-million avec une eau à 25°C. 

Un bébé de 12 mois avale ainsi chaque jour en moyenne 1,5 million de microplastiques, selon les chercheurs qui se sont basés notamment sur les chiffres de vente de biberons et le volume de lait ingéré par jour dans 48 pays.

L'exposition quotidienne est plus forte dans les pays développés où l'allaitement est moins important : 2,3 millions en Amérique du Nord, 2,6 millions en Europe.

"La dernière chose que nous voulons est d'alarmer excessivement les parents, d'autant plus que nous n'avons pas suffisamment d'informations sur les conséquences potentielles des microplastiques sur la santé des bébés", a commenté l'un des auteurs, John Boland.

Certaines études montrent l'ampleur de la contamination de l'alimentation par les microplastiques -- WWF a notamment estimé qu'un individu moyen ingère jusqu'à 5 grammes de plastique chaque semaine, soit le poids d'une carte de crédit.

Mais les données manquent sur l'impact sanitaire de cette ingestion elle-même ou les risques chimiques liés aux additifs éventuels.

"Il est très possible que (les particules) passent simplement très vite à travers le corps", a noté Oliver Jones, professeur à l'université RMIT de Melbourne qui n'a pas participé à l'étude, cité par l'organisme Science Media Centre. 

Malgré tout, les auteurs font des recommandations pour limiter l'exposition des bébés: rincer les biberons trois fois à l'eau stérilisée froide après stérilisation, préparer la poudre de lait dans un récipient pas en plastique avant de verser le liquide refroidi dans le biberon, ne pas trop secouer le biberon, ne pas le mettre au micro-ondes.

Et pour faire chauffer l'eau, ne pas utiliser de bouilloire électrique en plastique qui libère "un nombre similaire de microplastiques".

L'étude ne s'est pas penchée sur les biberons en verre qui certes "ne libèrent pas de particules", mais sont "lourds et cassables" et restent marginaux sur le marché, notent les auteurs.

Vu l'utilisation généralisée des modèles en plastique, "étudier le devenir et le transport des microplastiques à travers l'organisme est notre prochaine étape", ont-ils indiqué à l'AFP, précisant vouloir s'attacher aux questions d'immunologie et de biochimie liées à l'ingestion de micro, voire nanoparticules de plastiques.

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