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Retour sur Terre du premier Emirati dans l'espace
L'Emirati Hazzaa Al Mansouri, entré dans l'Histoire en devenant le premier citoyen d'un pays arabe à séjourner dans la Station spatiale internationale (ISS), est revenu sans encombre sur Terre jeudi après une mission de huit jours en orbite.
L'astronaute, devenu un héros dans son pays d'origine, a atterri comme prévu à 10H59 GMT dans les steppes du Kazakhstan en compagnie de l'Américain Nick Hague et du Russe Alexeï Ovtchinine, qui avaient survécu au décollage raté de leur fusée l'année dernière.
"L'équipage se sent bien", a annoncé l'agence spatiale américaine (Nasa) sur sa chaîne TV, avant de montrer des images des trois hommes extirpés de leur vaisseau. Pris en charge par l'habituel personnel médical, un Hazzaa Al Mansouri souriant a fait le V de la victoire devant la caméra.
Leur vaisseau Soyouz MS-12 s'était désamarré de l'ISS à 07H36 GMT, pour une descente tout en contrôle de 3h30 vers la Terre. Ils ont atterri dans la steppe kazakhe à 150 kilomètres à l'est de la ville la plus proche, Jezkagan.
"Dieu soit loué pour le retour réussi de Hazzaa Al Mansouri sur Terre", a réagi sur Twitter le prince héritier d'Abou Dabi, Mohammed bin Zayed al-Nahyan, saluant un "accomplissement héroïque". Le Premier ministre des Emirats, Mohammed Bin Rashid Al-Maktoum, s'est pour sa part dit "fier de cette réussite".
Bien que courte, la mission d'Hazzaa Al Mansouri a suscité une fierté immense aux Emirats arabes unis, nouveaux venus dans le domaine spatial, qui ont récemment annoncé le projet d'envoyer une sonde vers Mars d'ici 2021.
A 35 ans, Hazzaa Al Mansouri a permis aux Emirats d'intégrer le petit club des pays arabes ayant envoyé un homme dans l'espace, devancés seulement par l'Arabie saoudite en 1985 et la Syrie en 1987. Il est le premier ressortissant de ces pays à avoir accompli sa mission à bord de l'ISS et est un héros dans sa patrie, où des pièces et des timbres à son effigie vont être mis en circulation.
Choisi parmi 4.022 candidats
Sélectionné parmi 4.022 candidats, cet ancien pilote de chasse n'avait appris qu'en septembre 2018 qu'il ferait partie de l'aventure. A bord, il a enfilé une tenue traditionnelle émirati et participé à des expériences, notamment sur la perception du temps.
Lors de sa mission, le spationaute émirati a également posté sur Twitter des photos vues depuis l'espace des Emirats et de la Mecque, le site le plus sacré de l'islam.
Lors d'un échange avec des écoliers émiratis, ce père de quatre enfants avait indiqué que passer un appel à sa mère serait sa priorité après son voyage retour vers la Terre.
Des dattes l'attendaient à l'arrivée et des pêches étaient prévues pour son collègue russe Alexeï Ovtchinine, avait annoncé dans un communiqué le groupement de recherche et de sauvetage chargé de les récupérer dans la steppe kazakhe.
Le retour de Nick Hague et d'Alexeï Ovtchinine est également source d'une attention particulière. En octobre 2018, leur fusée Soyouz en partance pour l'ISS s'était désagrégée quelques minutes après le décollage, un accident inédit pour le programme spatial russe depuis la fin de l'URSS.
Après avoir été éjectés, les deux hommes s'en étaient été sortis indemnes.
En février, ils étaient repartis du cosmodrome russe de Baïkonour et s'étaient cette fois arrimés avec succès à l'ISS. Il s'agissait du premier séjour pour Nick Hague, et du deuxième pour Alexeï Ovtchinine.
La Station spatiale internationale est un exemple de coopération entre la Russie et les Etats-Unis dans un contexte de tensions sans précédent depuis la Guerre froide. Seize pays participent à l'ISS, qui a coûté au total 100 milliards de dollars, une somme payée en majeure partie par les États-Unis et par la Russie.