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12.000 hammams pour près de 120.000 emplois face aux gestes barrières
Rabat - Les Hammams ont entamé leur réouverture à partir des premières heures du jeudi avec un maximum de 50% de leur capacité d'accueil et plusieurs autres mesures barrires. Cela ne fait pas le bonheur de Rabii Ouachi, président de la Fédération nationale des associations des propriétaires et gérants des hammams traditionnels et douches au Maroc.
Dans un entretien avec la MAP, il considère que « les autorités ont dicté plusieurs conditions qui seront presque impossibles à appliquer notamment le port du masque, moins de 50% de la capacité d’accueil et la distanciation sociale. » Du point de vue de la fédération, il est préférable d’attendre la réouverture normale des Hammams même si cela va demander beaucoup plus de temps « L'objectif étant, dit-il de préserver la santé et la sécurité des clients parce qu'il s'avère difficile d'appliquer la distanciation sociale »
Mais fédération n’impose rien et « a laissé le libre choix aux propriétaires des Hammams de reprendre ou non leurs activités. En revanche, ils doivent assumer leurs décisions. »
Pour Rabii Ouachi, « il y a une absence de communication de la part des autorités sur la manière d'appliquer ces mesures sur le terrain ». Il appelle en conséquence à l'ouvrture d’un dialogue sérieux et responsable.
Selon le président de la fédération, « le secteur vit une situation difficile qui s'est aggravée avec l’arrêt de l'activité pour une durée de plus de trois mois. Il s'agit du secteur le plus impacté par cette pandémie ce qui accentuera la crise des professionnels et la précarité de l'emploi. » Sans compter que « la réouverture va demander des dépenses supplémentaires pour les réparations des dégâts causés par cet arrêt d'activité. La situation requiert une intervention urgente pour sauver ce secteur notamment le cumul des factures d'eau et d’électricité, le loyer et les salaires dus. Nous appelons les autorités compétentes à prendre les mesures nécessaires et exceptionnelles en faveur des professionnels de ce secteur pour minimiser les conséquences de cette épidémie notamment l'amnistie fiscale ou encore bénéficier de prêts sans intérêt en vue de relancer ce secteur. »
Le secteur des bains maures a son importance au sein du tissu économique et social national et constitue une source de revenu pour plusieurs familles en plus de sa place dans la mémoire collective marocaine. Il n'y a pas de statistiques précises sur le nombre d'emplois générés dans le secteur mais il existe environ 12.000 hammams dans les quatre coins du Maroc, lesquels génèrent près de 120.000 opportunités d'emplois directs et indirects. Les emplois directs concernant les propriétaires de l'établissement, les caissiers et le "Fernatchi", alors que les emplois indirects sont les personnes ("Kessala" et "Tayaba") qui travaillent avec la clientèle.