Avec ''Call of Duty'', Xbox sort l'artillerie lourde pour doper ses abonnements

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Une affiche publicitaire dans une station de métro, à Londres, pour le jeu vidéo « Call of Duty : Black Ops 6 » d'Activision, avant sa sortie mondiale le 25 octobre. (Photo par Benjamin Cremel / AFP)

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Un an après son rachat par Microsoft, Activision Blizzard lance vendredi "Call of Duty: Black Ops 6", dernier épisode de son jeu vidéo au succès mondial, avec lequel le géant américain espère donner un coup de fouet à son service d'abonnement.

Lancé sur PC et les consoles Xbox et Playstation, ce nouvel opus est en effet également disponible dès sa sortie - et pour la première fois - sur le Xbox Game Pass de Microsoft.

"C'est le gros pari" qu'a fait le géant américain avec le méga-rachat, pour 69 milliards de dollar, d'Activision Blizzard finalisé en 2023, estime auprès de l'AFP Mat Piscatella, analyste pour le cabinet Circana.

Selon lui, il s'agit même du "plus gros effort jamais réalisé en faveur d'un service d'abonnement".

Celui-ci fonctionne sur le même principe que les offres de Netflix ou Disney+ et donne accès à un catalogue de jeux.

"La réaction des consommateurs pourrait entraîner un changement radical de l'industrie en direction - ou loin - de ce modèle", pronostique Mat Piscatella.

Le nombre d'abonnés au service de Xbox peine à décoller et avoisinait fin février 34 millions d'abonnés, loin de l'objectif visé de 100 millions de clients d'ici 2030.

Après un pic en 2021, "nous n'avons pas observé dans ce secteur la croissance que beaucoup avaient prédit", constate l'anaylyste.

Pari 

Ce n'est pas un hasard si, après l'annonce de l'arrivée de "Call of Duty" dans le Game Pass, l'abonnement s'est scindé en plusieurs offres: seuls les possesseurs d'un abonnement "Ultimate" (17,99 euros par mois), le plus cher disponible, pourront lancer le jeu vendredi.

Ce n'est pas un hasard non plus si Microsoft a parié sur "Black Ops 6", série parallèle aux "Modern Warfare" et très populaire parmi les fans.

Développée par les studios américains Treyarch et Raven Software, cette simulation d'opérations militaires plonge les joueurs en 1991 dans une réalité alternative post-Guerre froide, sur fond de conspiration gouvernementale.

"C'est un thriller d’action et d’espionnage", résume auprès de l'AFP Stephanie Snowden, directrice de la communication des studios "Call of Duty".

Pour autant, "le jeu n'est en aucun cas politique, c'est du divertissement", souligne-t-elle.

Depuis le premier volet publié par Activision en 2003, "Call of Duty" revient chaque automne, fruit du travail de plusieurs studios qui se relaient sur trois ans.

En 20 ans, la saga a généré plus de 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans le monde.

Si la série continue d'occuper le haut du classement des meilleures ventes dans le monde, "Modern Warfare III" a été fraichement reçu en 2023, affichant une moyenne de 56 sur 100 sur le site d'agrégation d'avis Metacritic. La plus basse note pour un épisode principal de la marque.

Communauté 

Mais en rachetant l'éditeur de "Call of Duty", "c'est une communauté, plus qu'un jeu" que s'est offert Microsoft, analyse Brian Comiskey, spécialiste des évolutions technologiques pour la Consumer Technology Association.

"Le jeu vidéo est devenu un réseau social", poursuit-il, "un espace communautaire où l'on se connecte pour rejoindre ses amis".

Les premiers "Call of Duty" ont fait figure de précurseurs en démocratisant le jeu en ligne sur console à partir du milieu des années 2000 et la marque bénéficie aujourd'hui de cette importante base de joueurs qui a vieilli avec elle.

Et tant pis si chaque nouvel opus ressemble au précédent: "le contenu du jeu, c'est finalement devenu la cerise sur le gâteau", reconnaît Brian Comiskey.

Pour lui, la possibilité d'incarner des avatars virtuels à l'image de personnages comme Rambo ou de célébrités comme Lionel Messi montre que la série a su "évoluer intelligemment en suivant les dernières tendances".

Pour "Black Ops 6", Activision Blizzard s'est d'ailleurs associé avec le rappeur marseillais JuL pour produire une collection de vêtements. (AFP)

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