Entre Fès et la cigogne, un amour par-dessus les siècles

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La cigogne témoin ‘’silencieux’’ des mutations de la ville, de la vie de sa population et de ses progrès urbanistiques et démographiques.

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Fès - Entre la cigogne et la ville de Fès, en particulier l'ancienne médina, c’est un attachement solide qui a su résister aux aléas du temps. Symbole de bon augure, sa présence dans le ciel de la cité aux douze siècles est étroitement liée à son histoire et sa civilisation millénaires.

Des siècles durant, cet oiseau grégaire a trouvé refuge sur les hauteurs et les tours de la ville impériale où il niche pour demeurer hors de portée des prédateurs mais également des humains. La cigogne est, depuis, témoin silencieux des mutations qu’a connues la ville, la vie de sa population et ses progrès urbanistiques et démographiques.

Au fur et à mesure que la ville s’agrandit et que de nouveaux quartiers émergent, une nuée de cigognes installent leurs nids en haut des poteaux électriques et sur les toits, optant pour la sédentarité dans la capitale spirituelle et rompant avec leur cycle de migration saisonnière.

De l’avis des observateurs de cet oiseau, des changements ont été observés au niveau du mouvement migratoire de la cigogne à Fès : elle se reproduit, survole la ville et boucle son cycle de vie dans la ville et ses banlieues profitant de l’abondance de nourriture.

"L’installation de la cigogne est chose courante et normale depuis des siècles à Fès, où un bâtiment se trouvant à côté du mausolée de Moulay Driss porte le nom « Refuge de la cigogne » (Dar Laqlaq)’’, a indiqué à la MAP le militant écologique Omar El Widadi.

Des colonies de cigogne trouvent refuge en haut des minarets des mosquées de l’ancienne médina et des tours du quartier Fès-Jdid, a fait savoir M. El Widadi, ajoutant que la décharge se trouvant au niveau de la route de Sidi Hrazem constitue un facteur d’attractivité pour cet oiseau blanc et noir.

Abordant l’impact des changements climatiques sur le mouvement de la cigogne, le militant a souligné que ces changements ont une incidence sur le mode de vie des oiseaux, y compris la cigogne.

D’après lui, l’une des premières répercussions du dérèglement climatique est le décalage des migrations. Plus encore, en l’absence de nourriture dans ces zones, ces oiseaux se trouvent dans l’obligation de changer de destination, de mode de vie et de lieu d’installation, a poursuivi ce militant associatif.

Des études scientifiques récentes ont révélé que les changements climatiques ont des répercussions sur la migration et sur son rôle dans la préservation de certaines espèces d’oiseaux migrateurs.

Ces études ont démontré que des oiseaux migrateurs arrivent plus tôt que prévu dans leurs régions de reproduction, ce qui menace leur existence.

L’espèce la plus connue au Maroc est la cigogne au plumage principalement blanc, avec du noir sur les ailes. Les adultes ont de longues pattes rouges et un bec rouge long et droit, et mesurent en moyenne 100 à 115 cm du bout du bec au bout de la queue, avec une envergure comprise entre 155 et 200 cm. Son espérance de vie est de 20 à 30 ans.

Les militants écologiques mettent l’accent sur le renforcement de la prise de conscience chez la population de la nécessité de protéger les cigognes et les autres espèces d’oiseaux migrateurs, à travers la réalisation de projets à caractère écologique favorable à ces espèces au niveau de Fès et des autres villes du Royaume.

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