La noyade menace et pas seulement en mer

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Fleuves, rivières et retenues d’eau sont aussi des lieux où le risque est présent en permanence

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Par Karim El Haddady

En 2019, plus de 8.159 cas de noyades ont été enregistrés au niveau des plages du royaume. Selon la Direction générale de la Protection Civile. Ce qui fait de la noyade une des causes majeures de décès par traumatisme non intentionnel.

Plages mortelles ?

A l’approche de la saison, les plages redeviennent ce refuge rafraichissant pour des Marocains en quête d’une évasion désaltérante. Parfois à leurs risques et périls. Lundi, 17 mai à Saidia, un jeune homme a failli de périr noyé. Heureusement pour lui, des citoyens sont intervenus à temps pour le sortir des eaux subitement devenues faucheuses.

La noyade est l’une des causes mondiales majeures de décès. Elle entraine la mort d’environ « 372.000 personnes chaque année », selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), intitulé : « Comment prévenir une cause majeure de décès», publié en 2014.

Toujours selon l’OMS, La charge et les décès imputables aux noyades se retrouvent dans toutes les économies et toutes les Régions de l'OMS. Toutefois plus de 90% des décès par noyade non intentionnelle se produisent dans des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire - c’est le cas du Maroc - et c’est dans la Région africaine que les taux de décès par noyade sont les plus élevés.

Au Maroc, 8.159 cas de noyade ont été enregistrés au niveau des plages nationales, dont 53 morts, en 2019, d’après un communiqué de la Direction générale de la protection civile (DGPC).

Au péril des barrages

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la noyade ne concerne pas exclusivement les zones urbaines. Dans les régions les plus reculées, ce phénomène « connait, d’une année à l’autre, une forte progression. Notamment en été, lorsque les températures augmentent. « Malgré nos efforts et ceux des autorités, le taux des noyés ne cesse d’accroitre», Indique l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou ( ABHS) sur son site Internet.

Rien qu’au cours de ce mous, deux mineurs ont trouvé la mort, noyés les 13 et 14 mai au niveau de la province de Taounat. Le premier drame a eu lieu dans la commune de Rafsai. La victime est un jeune garçon de 16 ans. Le second accident a eu lieu dans la commune d’Ourtzagh lorsqu’un un enfant âgé d’à peine 13 ans a rendu l’âme dans les eaux du barrage Al Wahda.

Une seule solution, informer et apprendre

Face aux risques qui mettent en péril les vies des estivaliers, des mesures préventives sont à adopter, notamment pendant l’été. Outre la surveillance qu’assurent les hommes de la protection civile dans les lieux autorisés à la baignade et les maitres-nageurs dans les autres espaces (piscines publiques ou privées), la sensibilisation au danger de la noyade fait partie des solutions à la fois nécessaires et incontournables. Elle est l’affaire de tous, des parents, des écoles à l’approche de la saison estivale, des médias, de la société civile et des autorités publiques sur les plages et piscines publiques.

Une association, Hespérides pour le Sauvetage Sportif et la Protection contre la Noyade, en donne l’exemple : « En tant qu’association, nous offrons des formations en techniques de sauvetage et en premiers secours au profit des sauveurs et des citoyens. En plus, nous organisons des campagnes de sensibilisations et des concours de sauvetages », explique Samir El Haddad, sauveteur et président de l’association. L’OMS préconise de son coté, via son rapport, d’ « enseigner aux enfants d’âge scolaire, les bases de la natation, les règles de sécurité dans l’eau et des rudiments de secourisme », entre autres orientations. Et de ne jamais les laisser sans surveillance. À l’échelle mondiale, les taux de noyade les plus élevés sont enregistrés chez les enfants de 1 à 4 ans, suivis des 5-9 ans. La noyade est l’une des 5 principales causes de décès chez les enfants de 1 à 14 ans dans 48 des 85 pays qui répondent aux critères d’incorporation dans les statistiques de l’OMS.

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