société
Ramadan : La solidarité pour faire société (Par Ahmed Charaï)
Le Maroc a été obligé de prendre des mesures plus strictes, pour éviter une circulation plus rapide du virus, la solidarité reste l’unique moyen de sauvegarder le tissu social
Cette année, une nouvelle fois, le mois sacré connait un contexte très particulier. La situation sanitaire est inquiétante. L’arrivée des variants fait craindre une dynamique exponentielle qui mettrait à mal le système sanitaire.
Le Maroc a été obligé de prendre des mesures plus strictes, pour éviter une circulation plus rapide du virus, en attendant que la campagne de vaccination atteigne ses objectifs. Cela a un coût économique, social, et psychologique très important. C’est le cas de tous les pays du monde, y compris de grandes puissances économiques, avec des moyens très supérieurs aux nôtres. Pourtant le Maroc, pays moyen, a eu des réponses appropriées pour limiter la propagation du virus, tout en apportant un soutien aux entreprises et aux familles touchées.
Les citoyens ont intégré cette problématique, mais les couches les plus défavorisées réclament de la solidarité. Cela devrait être le maitre-mot de la période.
Les querelles politiciennes n’ont aucun intérêt pour la population. Pire, elles installent l’idée que la classe politique se désintéresse du sort des plus démunis.
Il faut, bien sûr, que l’État remette en marche des mécanismes permettant de limiter l’impact de ses décisions sur certaines activités. Cela n’est pas suffisant. Parce que si on se limitait à cela, on donnerait l’image d’une société gangrénée par l’égoïsme, ce qui est aux antipodes de la vision de la religion, des traditions de nos ancêtres concernant le Ramadan. Ce mois est celui de la solidarité par excellence, puisque le jeune est imposé pour que le riche ressente les difficultés du pauvre.
Nos élites doivent s’y mettre, soit par le biais d’opérations organisées, soit, au moins, chacun dans son milieu. Tous ceux qui le peuvent, même juste en limitant la surconsommation, doivent faire preuve de solidarité, chacun selon ses moyens. Ce n’est pas un appel à la générosité, à la charité, mais à la responsabilité citoyenne. Faire société, faire nation nécessite un comportement civique lors de situations aussi exceptionnelles.
La solidarité est l’unique moyen de sauvegarder le tissu social, de maintenir le sentiment d’appartenance, sans ressentis ni aigreurs et donc de renforcer la stabilité, dans la pérennité.