société
Une première, l’Université Ibn Tofaïl cède un brevet d’invention à une société privée
Le président de l’université Ibn Tofail, Azzeddine El Midaoui, et le directeur général de la société ATRACO SARL, Abdelmoti Albatnan, lors de la signature de le cession du brevet.
Kénitra - La cérémonie de signature du contrat de cession à la société privée Agricultural And Trading Company (ATRACO SARL) du brevet d'invention de l'Université Ibn Tofail de Kénitra, portant sur la production, la formulation et le recyclage d'un produit biofongicide et biostimulant, s'est tenue lundi à Kénitra.
Présidée par le ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saaid Amzazi, et du ministre délégué chargé de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Driss Ouaouicha, cette première cérémonie du genre au niveau national s’inscrit dans le cadre de la stratégie mise en œuvre par l’université pour la commercialisation de la propriété intellectuelle avec comme objectif la valorisation et le transfert des résultats de la recherche académique au monde socio-économique sous forme de produits et services, ainsi que la promotion du partenariat public-privé.
Il s'agit d'un produit biofongicide et biostimulant objet du brevet MA 41534, développé par l’équipe de botanique, biotechnologie et protection des plantes du laboratoire des productions végétales, animales et agro-industrie de la faculté des sciences de Kénitra. Ce produit à base de Trichoderma asperellum est susceptible d’application industrielle et présente une utilité déterminée, probante et crédible.
Au cours de cette cérémonie, le ministre de l'éducation nationale a indiqué que la signature du contrat de cession vient couronner la stratégie d'innovation et de recherche scientifique adoptée par l'université Ibn Tofail qui s'est distinguée pour la première fois au Maroc par la cession d'un brevet à une entreprise privée.
"Il s'agit d'une démarche que nous applaudissons tous ensemble dans la mesure où nous faisons tout pour arrimer la recherche académique à l'entreprise et à l'industrie", a-t-il souligné.
"Cette belle initiative des enseignants chercheurs de l'université Ibn Tofail est tout à fait inédite et répond parfaitement à notre stratégie d'encourager l'innovation", a-t-il fait remarquer. "Nous évoluons vers une recherche scientifique utile, créatrice de richesse avec un impact sur le développement socio-économique", a relevé le ministre, ajoutant que l'université de Kénitra recèle un énorme potentiel en matière de production de brevets, soit près de 136 en 2020 contre environ 108 l'année précédente, soit une évolution de près de 26%.
M. Amzazi a, dans ce sens, indiqué que la commercialisation du biofongicide aujourd'hui est une démonstration très éloquente pour montrer que les universités, laboratoires et chercheurs nationaux disposent des capacités nécessaires pour accompagner le développement économique et social du Royaume.
Le président de l’université Ibn Tofail, Azzeddine El Midaoui, a de son côté relevé qu'il s'agit d'un événement exceptionnel à travers lequel l'université marocaine, les chercheurs et les secteurs public et privé fêtent la cession du premier brevet national à une société privée.
M. Midaoui a salué "un saut qualititatif" pour l'université Ibn Tofail qui ne se limite plus uniquement à la production et aux publications scientifiques, mais qui se tourne également à la production et surtout à la valorisation de ses brevets.
"La collaboration avec la société ATRACO SARL constitue un bon départ pour l'exploitation et l'encouragement de la vente de brevets", a-t-il estimé, mettant en évidence à cet égard les rôles de l'université en tant qu'acteur au service non seulement de la formation et la recherche, mais aussi en termes de création des richesses.
Pour le directeur général de la société ATRACO SARL, Abdelmoti Albatnan, il s'agit d'un micro organisme biofongicide biologique à base de Trichoderma asperellum qui sera utilisé par les agriculteurs afin de protéger leurs systèmes racinaires contre tous les ravageurs et les pathogènes du sol.
"La production, l'utilisation et l'exploitation de ce produit ne se fera que dans deux ans, car il faut préparer l'homologation et l'usine de production", a-t-il expliqué, notant qu'il s'agit d'un investissement d'environ 1,5 million de dollars.
Au terme de cette cérémonie, il a été procédé à la signature du contrat de recherche et d'expertise "Suivi et accompagnement de l'entreprise ATRACO pour l'exploitation industrielle du brevet".