CHUT !!! NOUS SOMMES ENCORE UNE FOIS FAVORIS DE LA CAN - PAR ANOUAR BERRA

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Hakim Ziyech, croisons les doigts

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A la veille de la compétition africaine la plus prestigieuse de football, l’équipe du Maroc se présente encore une fois en costume de favori. Un costume souvent trop grand pour nous puisqu’on n’a pas la gagne. Sommes-nous réellement favoris ? Plus généralement, pourquoi cette équipe aux statistiques continentales et mondiales maigres arrive souvent avec un costume emprunté ?

Ce statut de favori qui naît souvent au sein d’un public aveuglé par son amour à son équipe est alimenté par une partie de la presse sportive nationale et africaine comme pour nous mettre une pression supplémentaire qu’on a du mal à gérer depuis 5 décennies.

De mémoire d’homme

En bon supporter de 45 ans, je n’ai jamais vu depuis mon arrivée sur terre, le Maroc gagner un titre majeur et je me surprends moi-même en l’écrivant. Ces mêmes nations qui rabâchent partout sur leurs plateaux télévisés que le Maroc est favori vont encore se présenter à la CAN avec un effectif moins talentueux mais qui sait gérer bien mieux que nous la pression de ce genre de compétitions.

Dans cette édition, on espère avoir la gagne dans une compétition où il existe factuellement 3 équipes qui se détachent du lot. Le Cameroun porté par un public et surtout par une statistique bien propre à notre continent (11 nations organisatrices ont déjà remporté la CAN), le Sénégal avec un effectif très cohérent et un Staff stable qui a su travailler dans la continuité et dans la sérénité et enfin le tenant du titre, l’Algérie mené par un Riyad MAHREZ qui marche sur l’eau en ce moment avec Manchester City en Maestro d’une équipe qui a su concilier entre locaux et internationaux d’Europe.

La meilleure prestation marocaine en coupe d’Afrique des 46 dernières années reste de loin la participation couronnée par une finale en 2004. Rappelons que Sir ZAKI nous avait proposé à cette édition un groupe plein de jeunes inconnus animés par la nonchalance de leur vingtaine. Si on avait la gagne, on aurait remporté cette finale parce qu’on aurait pris conscience qu’être en finale est un événement qui a pour probabilité d’occurrence 1/16 puisqu’on a joué deux finales en 32 éditions et surtout on se serait mis la pression juste nécessaire pour la convertir en énergie positive, une énergie de gagne. J’ai oublié « On n’a pas la gagne »

Je suis pessimiste… mais après tout, un pessimiste n’est qu’un optimiste bien renseigné. Bien sûr! Au-delà de l’intuition - et du sentiment du « déjà vu » - qui nous a valu la palme du public le plus vacciné, une chose est sûre: le public Marocain de la CAN, qui a reçu à la dernière édition sa 32ème dose, reste le plus préparé à gérer les déceptions vécues souvent comme un drame national dans un silence funèbre… un silence qui a souvent caractérisé la majorité de nos après-matchs.

Envers et contre les éléments

Maintenant qu’on sait ne pas avoir la gagne, ne nous arrêtons pas là car nous pouvons être la proie d’une superstition susceptible de détourner notre attention des quelques éléments factuels. Cinq en tout comme les doigts de la main de Fatima. Croisons-les !

Le premier est que nous sommes une équipe qui ne sait revenir au score que très rarement. La dernière fois que les lions de l’Atlas ont gagné un match officiel mal engagé date de Janvier 2017 lors d’un Maroc – Togo 3-1 au Gabon

Le deuxième est qu’avec la possibilité de se rendre à Yaoundé avec deux stars mondiales, Hakim ZIYECH & Noussair MAZRAOUI, on trouve le moyen de s’en priver, comme si on pouvait se le permettre …bon, on n’a pas la gagne. Mais au-delà de se tirer deux balles dans quatre jambes SVP, ces incidents électrifient davantage l’environnement ambiant dans le groupe.

Le troisième est que nous sommes une équipe qui échoue souvent en match couperet car même en finissant premiers de leur poule, les lions calent quasi-systématiquement sur le premier match à élimination directe. Pour la statistique, le dernier match à élimination directe remporté par l’équipe du Maroc date du 11 Novembre 2017 contre la côte d’ivoire.

Le quatrième est que nous sommes une équipe qui souffre contre des équipes au double rideau défensif pour dire combien c’était suicidaire de se passer des services de joueurs à capacité de percer comme Ziyech

Le cinquième enfin est qu’au moment où le Maroc arrive à former le meilleur groupe de son histoire, il présente avec à sa tête un entraîneur prétentieux et hermétique à tout conseil et encore moins à une critique. On pourrait y passer des heures mais on se gardera le droit de lui rappeler qu’à l’âge d’un grand-père de la majorité des joueurs, il n’a pas le droit d’infantiliser les réactions et les décisions face à des situations banales. Un lionceau qui refuse de s’hydrater pendant la pause ne mériterait pas l’exclusion de la tanière. Quel message envoies-tu Sir Wahid à des pépites comme AKHOMACH ou EZZALZOULI ? Le deuxième a déjà accusé réception. On n’a pas la gagne.

Malheureusement, on joue la CAN la plus risquée de notre histoire car le calendrier FIFA la place à la veille du match barrage de qualification en coupe du monde. Les conséquences d’une compétition africaine ratée mèneront fatalement à une élimination de la coupe du monde.

De tout cœur avec nos lions, les Marocains de moins de 50 ans mériteraient de vivre cette liesse.  Sait-on jamais, le ballon rond n’étant pas carré, il est plein de surprises et le signe indien n’étant pas marocain, le meilleur reste possible. Envers et contre les éléments. 

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