12è Festival international d’équitation Mata, du 17 au 19 mai à Larache

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Les paysans autour du Jbel Allam accueillaient le printemps en pratiquant un jeu particulièrement original qui fait appel au courage, à l’adresse, à la souplesse, à la délicatesse, à l’intelligence et à la finesse de ceux qui s’y adonnent, notant qu’il s’agit d’un jeu où cheval et cavalier, en parfaite symbiose, célèbrent une complicité légendaire

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Larache - La 12è édition du Festival international d’équitation Mata se tiendra, du 17 au 19 mai au village Zniyed dans la commune de Larbaa de Ayacha (province de Larache).

L’édition de cette année, placée sous le signe "MATA, patrimoine immatériel ancestral et espace d’échange culturel de l’humanité", est organisée dans un contexte spécial consistant en la consécration de l’intégration du patrimoine immatériel MATA dans l’Organisation mondiale islamique pour l’éducation, la science et la culture (ICESCO), indique un communiqué de l’Association Alamia Laaroussia pour l’action sociale et culturelle, organisatrice de l’événement.

L’intégration du patrimoine immatériel MATA dans la liste de l’ICESCO et la distinction récemment décernée à Séville, en Espagne, au Festival international d’équitation Mata, à savoir le prix de l’historien, homme politique et écrivain espagnol Emilio Castellar, sont une reconnaissance des grands efforts déployés pour promouvoir le rapprochement entre les cultures, les civilisations et les nations.

L’attachement à la tradition spirituelle que le festival perpétue pour les Chorfas Alamiyines et les adeptes de la Tarika Machichiya Chadiliya, incitant les hommes de pensée, de religion, de culture, d’art et de politique, présents lors de cet événement, à répandre les valeurs léguées par le grand Quotb Moulay Abdeslam Ibn Machich dans le monde.

Le programme de cette édition comporte des compétitions de chevaux et cavaliers MATA, en plus de l’organisation d’une conférence internationale sous le thème "Mata, espace d’échange culturel de l’humanité", qui sera encadrée par des chercheurs de divers organismes internationaux et nationaux, pour célébrer un héritage devenu un apanage de mise en valeur du dialogue entre les cultures et les civilisations dans tous les coins du monde.

Le festival est également l’occasion de mettre en lumière les liens solides en la région du Nord et les tribus sahraouis marocains invitées en permanence au festival, et représentées par des organisations culturelles et médiatiques, et des coopératives des produits de terroir et de l’artisanat.

Il est à noter que l’édition 2023 du festival a été un succès culturel, social, et économique, avec la participation de plus de 300.000 visiteurs et plus de 300 cavaliers de différentes tribus Jebala à la compétition, ainsi que 80 coopératives agricoles et industrielles, qui ont exposé leurs produits de terroir aux visiteurs.

Cet événement a été marqué par une soirée de musique marocaine traditionnelle animée par les artistes Bachir El Attar, Faisal Saghir, Ikram El Abdia, Lemsari, et Iman El Hajeb, et les comédiens Hassan et Mohsin, en plus d’un hommage rendu au grand artiste de l’art Jebli El Hajji Srifi, ainsi qu’à d’autres personnalités culturelles.

Selon les organisateurs, les paysans autour du Jbel Allam accueillaient le printemps en pratiquant un jeu particulièrement original qui fait appel au courage, à l’adresse, à la souplesse, à la délicatesse, à l’intelligence et à la finesse de ceux qui s’y adonnent, notant qu’il s’agit d’un jeu où cheval et cavalier, en parfaite symbiose, célèbrent une complicité légendaire et surtout la culture ancestrale d’une région extraordinaire.

Après le criblage des champs de blé, au village d’Aznid d’abord, puis dans d’autres par la suite, jeunes filles et femmes de la tribu à qui on confie cette opération l’accompagnent de leurs chants, de leurs youyous et de leurs fameux a ‘iyou’, au son des ghaitas et des tambours spécifiques à la région.

Ce sont ces mêmes femmes qui fabriquent, à l’aide de roseaux et de tissus, la poupée que vont se disputer les plus braves cavaliers de Jebala, région où l’art de monter les chevaux, de les élever et de les dresser est une forte spécificité culturelle.

Les cavaliers qui participent au jeu "MATA" doivent monter à cru, habillés des jellabas et amamas ancestraux. Selon la tradition orale, le vainqueur du jeu “MATA” est celui qui, usant de son adresse et de sa hardiesse, saura arracher la poupée aux autres cavaliers et l’emporter au loin. Une suprême récompense lui est alors attribuée : On le marie à la plus belle fille de la tribu.

Le jeu “MATA” est probablement inspiré du Bouzkachi, un jeu similaire mais plus violent, importé, selon la légende, par Moulay Abdeslam lbn Mashich lors de sa visite à Ibn Boukhari. Le bouzkachi pratiqué en Afghanistan a pour enjeu le cadavre d’une chèvre que se disputent les cavaliers dans des joutes brutales qui font de nombreux blessés.

Ce rendez-vous annuel célèbre une culture ancestrale par laquelle s’exprime le sens de l’honneur réhabilité, la foi enracinée, le patriotisme comme école soufie et les valeurs spirituelles et universelles; tout l’héritage humaniste légué par le grand Quotb Moulay Abdeslam Ibn Mashich aux Chorfas Alamiyines, à la Tarika Mashichiya Shadhiliya et aux habitants de cette région exceptionnelle.

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