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21ème FIFM : ''Soudan, souviens-toi'', une immersion dans le quotidien d’un mouvement de jeunesse en quête de changement
Les trois protagonistes, comme tant de jeunes militants, ont partagé avec Hind Meddeb les coulisses de leur mobilisation pour établir un système démocratique au Soudan
Marrakech - La réalisatrice maroco-tunisienne Hind Meddeb a signé sa participation à la compétition officielle du 21e Festival international du film de Marrakech avec son documentaire "Soudan, souviens-toi", proposant une immersion dans le quotidien de jeunes Soudanais en quête de changement.
Les trois protagonistes, comme tant de jeunes militants, ont partagé avec Hind les coulisses de leur mobilisation pour établir un système démocratique au Soudan, dans les mois qui ont précédé la chute du régime de l’ancien président Omar El-Béchir en 2019.
Ce documentaire accorde une attention particulière au rôle libérateur de l’art et de la littérature, en tant que moteur d’un espoir collectif pour une nation respectueuse des droits humains et de la dignité de tous.
Ce film de 76 minutes, qui a profondément ému le public du Palais des congrès de Marrakech, capte l’élan créatif de cette jeunesse, qui dessine sur les murs des fresques dédiées aux militants, écrit de vibrants poèmes en hommage à la patrie, et chante des hymnes d’espoir pour un avenir meilleur.
Hind Meddeb, dont le film a bénéficié du soutien des "Ateliers de l’Atlas’, dédie son œuvre en particulier aux peuples occidentaux. Elle a expliqué, dans une déclaration à la MAP, que la jeunesse arabe partage les mêmes rêves que les autres.
Ce documentaire, que la cinéaste qualifie de "film personnel", représente en quelque sorte une suite de ses précédents projets, réalisés entre 2013 et 2015, à savoir "Electro Chaâbi" et "Tunisia Clash", deux documentaires télévisés explorant la création musicale comme un acte de militantisme.
En 2019, son film "Paris Stalingrad", salué par la critique, a été sélectionné dans des festivals prestigieux, tels que le Festival international du film documentaire de Copenhague, le Festival Cinéma du Réel à Paris et le Festival de Toronto.
Dans ce documentaire, aucune parole n’est accordée aux politiciens. Hind Meddeb a souhaité offrir une tribune sincère et spontanée aux jeunes, et à leur vérité. Fille d’une mère marocaine et d’un père tunisien, la réalisatrice a confié avoir réalisé un rêve en présentant pour la première fois ce film au Maroc, un pays qu’elle chérit profondément.
Elle était accompagnée à Marrakech par Shajan, une jeune activiste soudanaise, dont les larmes ont coulé sous l’émotion face à l’accueil chaleureux et aux acclamations du public présent.
"Je me suis remémoré avec intensité des moments cruciaux de l’histoire de mon pays", a déclaré Shajan à la MAP, ajoutant que le mouvement de la jeunesse a révélé le pouvoir de l’art sous toutes ses formes pour accompagner les rêves du peuple vers du changement.
Le film participe à la compétition officielle du festival, qui met en avant des cinéastes du monde entier, avec la programmation de 14 longs-métrages, premier ou deuxième film de son réalisateur, présentés en première mondiale ou en première au Moyen-Orient et en Afrique.