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Barrages à usage agricole : 3,9 milliards de m³ de retenue, irrigation toujours suspendue les périmètres de Doukkala, Al Haouz et Souss-Massa
L’exécution de plusieurs stations de dessalement de l’eau de mer a été accélérée pour mobiliser plus de 1,7 milliard de m³ d’eau dessalée, afin d’assurer l’approvisionnement en eau des villes côtières et de réduire la pression sur les ressources hydrique conventionnelles
Rabat – Les retenues des barrages à usage agricole ont atteint 3,9 milliards de mètres cubes (m³), soit un taux de remplissage de 28%, a indiqué, mardi à la Chambre des conseillers, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari.
En réponse à trois questions orales sur la disponibilité de l’eau d’irrigation pour le secteur agricole, M. El Bouari a précisé qu’une dotation hydrique de 713 millions de m³ a été attribuée aux grands périmètres irrigués, ce qui a permis le lancement d’opérations d’irrigation avec des niveaux variables dans les zones de Loukkos, Gharb, Moulouya, Tafilalet et Ouarzazate, tandis que l’irrigation reste faible dans la zone de Tadla.
Concernant les périmètres irrigués de Doukkala, Al Haouz et Souss-Massa, l’irrigation y est toujours suspendue, son démarrage étant conditionné par une amélioration des réserves des barrages, a relevé le ministre, ajoutant que les récentes précipitations dans certaines régions ont contribué à une amélioration relative de la situation hydrique dans quelques grands périmètres irrigués.
Le déficit en ressources hydriques dans plusieurs zones irriguées, M. El Bouari a souligné que son département a pris les mesures nécessaires, en coordination avec les parties concernées, pour rationaliser l’utilisation des eaux d’irrigation et optimiser leur exploitation afin de garantir le succès de la campagne agricole actuelle.
Parmi ces mesures, a-t-il poursuivi, figurent la priorisation de la préservation des arbres fruitiers et des cultures permanentes, l’octroi d’autorisations temporaires de pompage en fonction des ressources en eau souterraines disponibles, le suivi des niveaux d’eau dans les barrages à usage agricole et de l’exécution de projets de raccordement et de stations de dessalement de l’eau de mer pour assurer l’approvisionnement en eau potable, ainsi que la révision des dotations d’eau pour l’irrigation et des programmes de cultures, notamment dans le bassin d’Oum Errabiâ, et le soutien aux agriculteurs dans l’acquisition d’équipements pour l’irrigation localisée.
Le ministre a également rappelé que, conformément aux orientations royales, l’exécution de plusieurs stations de dessalement de l’eau de mer a été accélérée pour mobiliser plus de 1,7 milliard de m³ d’eau dessalée, afin d’assurer l’approvisionnement en eau des villes côtières et de réduire la pression sur les ressources hydriques conventionnelles, en les orientant vers l’agriculture.
Il a fait état de la réalisation de stations dédiées à l’irrigation dans les zones les plus touchées par le déficit hydrique, notamment la station de Dakhla, avec une capacité annuelle de 37 millions de m³ et un taux d’avancement des travaux de 70%, et la station de Casablanca avec une capacité de 300 millions de m³, dont 50 millions sont destinés à l’irrigation.
M. El Bouari a ajouté que d’autres stations sont prévues dans les mois à venir, notamment celles de l’Oriental (300 millions de m³), Tanger (150 millions de m³), Rabat (300 millions de m³), Oum Errabiâ et Tensift (300 millions de m³, chacune), ainsi qu’une nouvelle station à Souss-Massa (350 millions de m³, dont 250 millions de m³ pour l’irrigation), en plus de stations de capacité moyenne à Guelmim, Boujdour et Tan-Tan.
"Le secteur de l’irrigation n’utilise que les ressources hydriques restantes dans les barrages après la satisfaction des besoins en eau potable et ceux des autres secteurs, ce qui en fait le secteur le plus impacté par les restrictions imposées à l’usage de l’eau", a-t-il fait remarquer.