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Covid-19: la stratégie britannique pourrait coûter 70.000 vies supplémentaires
La stratégie adoptée par le Royaume-uni pour ralentir l'épidémie de Covid-19 pourrait faire jusqu'à 70.000 morts de plus cette année, selon une étude publiée lundi.
Selon les chiffres officiels, le nouveau coronavirus a tué 281 personnes dans le pays, sur 5.000 cas confirmés, mais le Premier ministre Boris Johnson a mis en garde dimanche contre le fait que le système de santé pourrait se retrouver "submergé".
Les chiffres britanniques reflètent ceux enregistrés il y a deux semaines en Italie, où des centaines de personnes meurent désormais chaque jour.
Et même si Londres a pris des mesures pour ralentir la propagation du nouveau coronavirus, dont la fermeture des bars, et restaurants, les médecins craignent un scénario à l'italienne sans des mesures plus fortes pour empêcher les contacts.
Selon une équipe de chercheurs de University College de Londres (UCL), de l'université de Cambridge et du centre de recherche Health Data Research UK, l'approche actuelle pourrait coûter 70.000 vies supplémentaires.
Ils ont examiné les données du système de santé NHS pour évaluer la proportion de la population à haut risque de mortalité face au Covid-19 et modélisé la probabilité que ces personnes soient contaminées, selon divers scénarios.
Selon leurs résultats, 20% de la population britannique est à risque (plus de 70 ans ou problème de santé préexistants). Cela représente 13 millions de personnes, dont 600.000 décèderaient cette année en moyenne, même sans cette pandémie.
Mais ne pas avoir imposé de confinement fait perdre du temps et risque de faire subir aux soignants une pression inutile qui pourrait provoquer plus de morts, selon les auteurs.
"Tous les modèles que nous avons vus jusqu'ici ne sont pas clairs" en terme de risques de co-morbidité, a commenté Amitava Banerjee, chercheur à l'UCL, soulignant un manque de connaissance sur la surmortalité.
"C'est ce que nous avons essayé de faire. Le chiffre de 70.000 est le résultat de scénarios de la surmortalité liée au coronavirus sur un an", a-t-il indiqué à l'AFP.
Alors que l'Italie, la France ou l'Espagne ont mis en place des confinements drastiques, la stratégie britannique doit être améliorée, a-t-il plaidé.
"Nous essayons tous de comprendre pourquoi nous ne faisons pas plus au Royaume-Uni (...) Si on avait agi une semaine plus tôt, on aurait pu réduire le nombre de cas et de morts", ajoute-t-il.