Drame de Mélilia: la pression migratoire aux portes de l'UE débouche sur la violence dont fait les frais le Maroc

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Photo prise le 26 juin 2022. Un membre de la Guardia Civil espagnole bien à l'abri derrière sa clôture. (Photo : Fadel SENNA / AFP)

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L’assaut de migrants africains vendredi dans la ville de Mélilia a « conduit à des affrontements "sans précédent" entre clandestins et policiers marocains qui font craindre un engrenage de la violence’’ écrit dans un papier d’angle l’agence France presse AFP.

"C'était la guerre. Nous avions des pierres pour nous battre avec les militaires marocains qui nous ont frappé à coup de bâtons", témoigne un Soudanais de 20 ans à qui l'AFP a pu parler samedi dans un centre de rétention à Melilia.

2.000 migrants originaires d'Afrique subsaharienne ont tenté de pénétrer par la force vendredi matin dans la ville occupée de Melilla, dans le nord du Maroc.

23 migrants ont péri et 140 policiers ont été blessés, selon les autorités locales marocaines. En dehors des noyades en Atlantique et en méditerranée qui se chiffrent par milliers, sans trop susciter d’émoi, c'est le bilan le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants subsahariens de pénétrer dans les deux villes occupées que les médias occidentaux ne veulent voir que comme ‘’les seules frontières terrestres de l'UE avec le continent africain.’’

Ce n'est pas la première fois que des migrants clandestins, qui campent dans des conditions précaires dans le massif forestier voisin du Gourougou, tentent de rejoindre "l'eldorado européen".

Violence inédite -

Mais cette fois, observe l’AFP ‘’la violence inédite de l'assaut marque un tournant, selon des experts de la migration.

"C'est la première fois qu'on note une telle violence de la part des migrants vis-à-vis des forces de l'ordre", souligne Omar Naji, qui suit depuis des années les questions migratoires au sein de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador.’’

‘’Dans le quartier frontalier de Barrio Chino, les habitants marocains sont sous le choc’’ précise l’AFP qui cite Issam Ouaâid, 24 ans : "Nous sommes terrorisés par ce qui s'est passé! C'est la première fois qu'on voit des migrants armés de bâtons et de barres de fer viser les forces de l'ordre", Situé à la pointe nord-ouest de l'Afrique, le Maroc est un pays de transit pour de nombreux migrants qui cherchent à rejoindre l'Europe, depuis ses côtes atlantique ou méditerranéenne.

En outre, l'apaisement des relations avec Rabat a entraîné une baisse récente des arrivées de migrants en Espagne.

Pour Oussmane Ba, président du collectif des communautés subsahariennes au Maroc, "les conditions difficiles dans lesquelles vivent ces migrants les conditionnent psychologiquement à la violence" rapporte l’AFP qui souligne que ‘’la majorité des nouveaux migrants qui affluent au Maroc viennent du Soudan, en particulier du Darfour, [que l’Occident a tout fait pour le séparer du reste du Soudan] où une nouvelle flambée de violence a récemment fait des centaines de morts et 50.000 déplacés.

Selon l’AFP toujours, ‘’beaucoup passent par la Libye et l'Algérie --malgré une frontière officiellement fermée avec le Maroc-- pour arriver dans le royaume chérifien.

‘’Malgré les tentatives de les éloigner de la région de Nador, ils demeurent déterminés à retenter le passage vers l'UE au péril de leur vie.

A noter que a police marocaine a annoncé avoir mis en échec, avec le concours de la DGST, dimanche matin un plan visant à prendre d'assaut la clôture métallique entre la province de Tétouan  et la ville de Sebta. 59 candidats à l'immigration clandestine ont été interpellés, selon la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).

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