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Espagne: Ghali, niant les faits, laissé libre à l'issue de son audition par le juge
L'hôpital San Pedro de Logrono (Espagne), où Brahim Ghali est hospitalisé, le 1er juin 2021, sous un faux nom et faux passeport
Le chef des milices du Polisario, visé par deux plaintes pour "tortures" et "génocide", a été entendu mardi par un juge espagnol qui n'a pris aucune mesure coercitive à son égard, le laissant libre de quitter l'Espagne où sa présence est à l'origine d'une crise majeure entre Rabat et Madrid.
Hospitalisé sous un faux nom et avec un faux passeport algérien depuis le mois d'avril à Logroño pour des complications liées au Covid-19, Brahim Ghali a été interrogé en visioconférence depuis l'hôpital de cette ville du nord de l'Espagne par un juge du haut tribunal madrilène de l'Audience nationale.
Le juge ne s'est pas encore prononcé sur la suite de son enquête, mais le chef du Front Polisario n'a pas été inculpé à ce stade. Et à l'issue de cette audition fermée au public, le juge n'a prononcé, dans sa décision consultée par l'AFP, aucune mesure coercitive à son encontre, estimant qu'il n'existe "pas de risque de fuite avéré".
Le chef des milices devra uniquement fournir une adresse et un numéro de téléphone en Espagne pour pouvoir être localisé.
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Brahim Ghali nie
Madrid - Le chef des milices du Polisario, Brahim Ghali a nié, mardi, devant le juge de l'Audience nationale Santiago Pedraz tout rapport avec les actes de torture et les crimes contre l'humanité dont il est accusé dans deux procès en cours d'instruction devant le tribunal et a déclaré, sans vergogne, qu'à l'époque, en tant que ministre de la Défense, il n'avait aucune responsabilité ni de capacité d'action dans les comportements décrits par les plaignants, selon son avocat Manuel Ollé.
Sans enlever son masque et pendant plus d'une heure et demie, il a répondu aux questions du procureur et de son propre avocat, au sujet des deux procès en cours pour crimes contre l'humanité: celui du blogueur Fadel Breica qui l’accuse de détentions illégales et de tortures; celui de l’Asadedh qui l’accuse de génocide.
Selon les déclarations de son avocat, Brahim Ghali, visiblement dans un état de santé "très faible", a tenté de répondre pour nier les faits
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Selon des sources judiciaires, d’après l’AFP, rien n'empêche théoriquement Brahim Ghali de quitter l'Espagne - un scénario craint par Rabat et par les plaignants.
Citant des sources policières, le média en ligne El Confidential a affirmé qu'un avion du gouvernement algérien, dont le Polisario est une façade, avait décollé mardi matin en direction de Logroño pour récupérer le leader sahraoui, avant d'être dérouté à mi-chemin.
Interrogée à ce sujet, la porte-parole du gouvernement espagnol Maria Jesus Montero a indiqué ne "pas avoir connaissance d'un quelconque vol qui aurait été renvoyé ou arrêté".
Sujet extrêmement sensible, l'audition du chef des milices a été scrutée en Espagne et au Maroc après plus d'un mois de tensions au plus haut niveau.
Ghali est arrivé le 18 avril en Espagne, selon le quotidien El Pais, dans le plus grand secret, à bord d'un avion médicalisé de la présidence algérienne et muni d'un "passeport diplomatique" algérien sous un faux nom. Il a ensuite été admis à l'hôpital de Logroño toujours sous un faux nom "pour des raisons de sécurité".
Rabat, qui accuse M. Ghali d'être un "criminel de guerre", réclame depuis des jours une enquête "transparente" sur les conditions de son arrivée en Espagne.
Dossiers rouverts
A l'origine de cette audition, une plainte pour "arrestation illégale, tortures et crimes contre l'humanité" déposée en 2020 par Fadel Breika, dissident du Polisario naturalisé espagnol, qui affirme avoir été victime de "tortures" dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie.
"Les tortures sont confirmées par des milliers de témoins", a affirmé son avocate, Maria José Malagon Ruiz del Valle, balayant le caractère "politique" du dossier.
Une deuxième plainte - l'enquête a été rouverte à la faveur de la présence de Brahim Ghali en Espagne - avait été déposée en 2007 par l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (ASADEDH) pour "génocide", "assassinat", "terrorisme", "tortures" ou "disparitions", commis là encore dans les camps de Tindouf, d'après cette organisation basée en Espagne.
Pour Rabat, la crise actuelle avec Madrid est "un test pour la fiabilité" du partenariat entre les deux pays.