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France: Le Conseil scientifique prévient contre ''plusieurs vagues successives'' de l’épidémie
Dans un Paris désert, une statue pour les gestes barrières
Paris - Le Conseil scientifique, instance mise en place pour éclairer le gouvernement français dans la gestion de la crise sanitaire du Covid-19, a prévenu dans son dernier avis contre "plusieurs vagues successives" de l'épidémie durant la fin de l’hiver et le début du printemps 2021, en fonction de différents éléments.
Dans son dernier avis mis en ligne ce week-end est daté du 26 octobre, le Conseil scientifique, présidé par l’immunologue François Delfraissy, estime "probable" que les mesures mises en place par le gouvernement "même optimisées ne suffiront pas pour éviter d’autres vagues, après la deuxième".
"Il est très difficile de prévoir combien de temps va durer la 2e vague, car cela dépend du virus lui-même, de son environnement climatique, des mesures qui vont être prises pour limiter la circulation du virus, de leur acceptation et donc de leur impact", écrit le Conseil scientifique, composé d’une quinzaine de spécialistes.
Dans l’hypothèse d'une sortie de deuxième vague en fin d'année ou début de 2021, le Conseil estime que cette sortie "devrait s'accompagner d'un retour de la circulation du virus à un niveau très contrôlé (5.000 à 8.000 nouvelles contaminations par jour maximum)".
"On entre ainsi dans la gestion de vagues successives de recrudescence (non tributaires d’un caractère saisonnier exclusif) jusqu’à l’arrivée des premiers vaccins et/ou traitements prophylactiques", juge les scientifiques du Conseil, qui préviennent qu'"il y a donc devant nous de nombreux mois avec une situation extrêmement difficile".
Pour gérer ces vagues successives, le Conseil évoque une stratégie de type "on/off" avec des mesures de restrictions successives, variables selon les territoires et pour des durées limitées, entrecoupées de mesures plus "libérales" ou encore une stratégie qui consisterait, une fois le contrôle de la circulation du virus rétabli (5000 contaminations par jour), à maintenir le virus à un taux inférieur à ce seuil, en suivant une stratégie de suppression de la circulation virale comme l’ont effectué plusieurs pays d’Asie, le Danemark, la Finlande et l’Allemagne.
Cette dernière implique des mesures "fortes et précoces" à chaque reprise épidémique, et demeure cependant la "meilleure garante" du maintien de l’activité économique dans l’attente de l’arrivée d’un traitement et surtout d’un vaccin espéré pour le deuxième semestre 2021, souligne-t-on.
Dans son avis, le Conseil met en garde aussi contre les conséquences économiques qui vont, dans la durée, entraîner des situations "dramatiques" au plan social touchant différentes catégories de la population, et en particulier les populations les plus défavorisées, et ce malgré des aides importantes", ajoutant que ces "conséquences économiques auront-elles-mêmes des conséquences sanitaires indirectes, sur des pathologies non liées au Covid".
La France a instauré un nouveau confinement national qui court au minimum jusqu’au 1er décembre afin de juguler une deuxième vague pandémique plus virulente, mais cette fois-ci avec une économie qui continue à fonctionner.
Le dernier bilan des autorités sanitaires datant de dimanche fait état de 46.290 nouveaux cas confirmés de contamination au Covid-19 et de 231 décès en milieu hospitalier en 24 heures.