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L'Algérie vit au rythme de l'intimidation judiciaire systématique des militants (activiste)
Oualid Kébir, analyste politique algérien, activiste fondateur de l'Association maghrébine pour la paix, la coopération et le développement
Genève - Depuis le début du Hirak, l'Algérie vit au rythme de l'intimidation judiciaire systématique des militants politiques et des droits de l'homme, a souligné le militant algérien des droits de l'homme, Oualid Kébir, fondateur de l'Association maghrébine pour la paix, la coopération et le développement.
Lors d’un colloque sur l’examen périodique de l’Algérie, organisé mercredi au Palais des Nations-Unies à Genève par l'Observatoire du Sahara pour la paix, la démocratie et les droits de l'homme, en partenariat avec l'Organisation de développement économique et social (ONG), le militant algérien a pointé le climat de tension et la répression des citoyens en quête de démocratie et de dignité, évoquant dans ce sens la dissolution d’associations et les poursuites contre des militants.
Plus de 300 Algériens se trouvent aujourd'hui derrière les barreaux pour avoir exprimé leur opinion, a-t-il dit, lors d'une intervention par vidéoconférence, évoquant la généralisation, depuis 2019, de l'intimidation judiciaire et de graves violations allant jusqu'aux perquisitions au domicile, et ce en violation des conventions internationales et de la Constitution elle-même.
Les autorités invoquent la sécurité publique pour violer les droits fondamentaux, notamment en interdisant aux journalistes et aux militants de voyager, a-t-il fait remarquer, dénonçant l'absence d'enquêtes sérieuses sur les décès à l'intérieur des prisons, la détérioration des conditions de détention, et l’élargissement des poursuites judiciaires aux avocats des militants qui accomplissent leur devoir professionnel et moral.
Dans le même contexte, Oualid Kébir a estimé que la décision des autorités d'annuler la visite programmée du rapporteur du Comité des droits de l'homme des Nations-Unies dévoile les craintes du régime de se mettre en porte-à-faux devant la communauté internationale.
Au niveau législatif, le militant a pointé du doigt le recours systématique aux expressions vagues dans le droit pénal pour étrangler les libertés d'expression et de la presse.