La politique racontée à mon petit-fils – Par Naïm Kamal

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Toute chose étant égale par ailleurs, de g à d : Joe Biden, Aziz Akhannouch, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, Boris Johnson.

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C’est l’automne. Déjà la lumière a changé. Moins vive. Le bleu du ciel s’est adouci et le soleil a perdu de sa superbe estivale. Les nuits sont plus fraiches. On scrute à la lumière des averses orageuses, les premières pluies que l’on espère abondantes dans les limites de l’utile. Plus que jamais on en a vraiment besoin. 

Sur le front du Covid, les nouvelles sont bonnes. Pour la sixième semaine, les contaminations marquent le pas. ‘’Sauf surprise’’, nous annonce le Dr Mouad Merabet, l’amélioration se poursuivra. Dans plusieurs régions, on est passé du niveau rouge à l’orange. Pourvu que ça continue.  En attendant l’éclaircie pandémique, L’USFP, c’est officiel, devra faire contre mauvaise fortune bonne opposition. Il ne sera pas du gouvernement. Déjà qu’il a gagné en représentativité parlementaire.  Que demandent les forces populaires ?  

A l’horizon pointe le nouveau gouvernement. D’ici bientôt, nous dit-on. Peut-être demain jeudi, ou vendredi. Au plus tard, la semaine prochaine. Aziz Akhannouch, le Chef de gouvernement désigné y va au pas de charge. Il sera formé du trio arrivé en tête, RNI, PAM et Istiqlal. Mercredi matin il l’a officialisé dans un instant saturé de gravité. Dans l’amphi du siège du RNI à Rabat, subitement dans l’air flottait le poids de l’histoire.

L’Etat est face à lui-même. Plus aucune excuse. C’est des hommes tout dévoués que l’on va retrouver à l’exécution. Il n’y aura pas de place aux anicroches et aux chamailleries de c’est pas moi c’est lui. Mais c’est ce que précisément On veut, je crois. Cependant Aziz Akhannouch a intérêt à rester sur le qui vif. Ceux qui ont essayé de l’abattre au décollage, ne vont pas en rester là. Enfin, je présume là aussi.

Mais c’est l’opposition qui me préoccupe. Réduite à peau de chagrin, on se demande comment elle va faire ? Sans Driss Lachagar et son culot à toute épreuve, ni Nabil Benabdellah et sa faconde un brin cheugy dans l’hémicycle. Mais c’est peut-être l’occasion pour de nouvelles figures, des crâneurs double V, des forts en gueule 5G d’émerger. Le Maroc a besoin de têtes encore dans leur emballage. De politiques 4.0. 

A suivre - avec un intérêt particulier, le groupe PJD. 13 députés dont 9 femmes. Si ce n’est pas un pied de nez de l’histoire au parti le plus misogyne de l’échiquier, ce serait quoi alors ? 

Sur le flanc Est rien de nouveau. Nos frères là-bas sont tout à leur paranoïa. Ils n’en démordent pas. Ramtane Lamamra se répète comme un disque rayé. Il semble que pour le 1er novembre, date fondatrice de leur Etat, ils nous concoctent un défilé militaire brejnévien digne de l’Union Soviétique de Nikita Khrouchtev. On en tremble rien qu’à l’idée. 

A l’international, c’est la France qui fait son truc nerveux. Son président, le jeune fort en thème Emmanuel Macron, fulmine contre Washington qui lui a subtilisé sous son nez un marché de sous-marins gros comme ça avec les Australiens. Il goute au trumpisme à la sauce Bidenaise. « America first » sans fanfaronnade. La Puissance avec le sourire et des assurances. 

Et le correspondant de France2 à Washington qui y met son grain. Vue d’Amérique, dit-il, le pays de la plus grande et la plus belle avenue du monde, est un petit pays ! 

L’heure pour Emmanuel Macron de réapprendre que dans l’ordre animal, à prédateur prédateur et demi, et qu’au sommet de la pyramide trône l’homme. Feint-il d’ignorer ou ne sait-il pas que dans cette affaire, c’est AUKUS ( Australie, U. Kingdom, Etats Unis) pour défaire RECEP (Regional Comprehensive Economic Partnership), un vaste partenariat régional initié par Pékin comptant quinze pays de l’Océan pacifique intégrant des Etats traditionnellement alliés des Etats Unis comme le Japon, l’Australie ou la Corée du Sud ?  

Son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lui, non plus, ne décolère pas. Il déverse sa bile sur le Royaume Uni, « cinquième roue du carrosse » que dit-il. Et Boris Johnson qui ne perd pas son flegme légendairement british : « la France nous l’aimons et nous l’aimerons toujours » lui répond le perfide Albion. Moins franc, il faut le dire, que son lointain prédécesseur Winston Churchill qui n’hésitait pas à signifier au Général libérateur, selon Alain Peyrefitte dans ‘’C’était de Gaulle’’ : « Chaque fois qu’il nous faudra choisir entre l’Europe et le grand large, nous choisirons le grand large ! Chaque fois qu’il me faudra choisir entre Roosevelt et vous, je choisirai Roosevelt ! » 

 

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