Buenos Aires - Les dépôts sur les comptes en dollars réalisés par les Argentins dans les banques du pays se sont accélérés après l’entrée en vigueur de la loi sur la régularisation des avoirs non déclarés des Argentins, qui deviendra caduque en mars 2025.

Selon les chiffres révélés par la Banque centrale, les dépôts en dollars ont atteint en août dernier plus de 133 millions, portant à 19,8 milliards de dollars (+ 40%) les dépôts effectués sous le même concept depuis l’arrivée au pouvoir du président Javier Milei.

Il s’agirait, selon les analystes cités par la presse locale, d’un signe de confiance évident dans la politique économique de Milei.

La loi appelée de « blanchiment », autorise les détenteurs des avoirs à l’étranger de régulariser leur situation auprès des autorités monétaires sans paiement de pénalités à hauteur de 100.000 dollars. Au-delà de cette somme, les contribuables doivent s’acquitter d’une proportion anodine des avoirs déclarés.

Selon certaines sources, depuis l’entrée en vigueur de la loi de « blanchiment » le 17 juillet dernier, les dépôts en dollars ont frôlé 1,4 milliard.

Les banques ont déjà ouvert quelque 100.000 comptes en devises pour la régularisation des avoirs et tablent sur un plancher d’au moins 2 milliards de dollars de dépôts d’ici mars 2025, date butoir pour l’opération de « blanchiment ».

Les sommes déclarées jusqu’à présent sont considérées comme un « record » depuis 2019, peu de temps avant la pandémie de Covid.

Convertir l’épargne en dollars pour la mettre à l’abri « sous le matelas » ou dans des coffres-forts dans le pays ou à l’étranger, est devenu une pratique courante en Argentine, à cause de la succession des crises financières qui frappent le pays depuis des décennies.

Le gouvernement ultralibéral de Javier Milei, qui envisage de « dollariser » l’économie pour désamorcer la crise financière, a besoin d’un retour massif des billets verts dans le système financier pour parvenir à réaliser son objectif.

La hausse des dépôts en dollars dans le système financier devrait rapprocher encore plus les autorités monétaires de cet objectif.

"L’amnistie va accélérer le processus de libération de la concurrence, ou de coexistence, des monnaies" en Argentine, avait déclaré fin août dernier le ministre de l’économie, Luis Caputo, considéré comme l’architecte du processus de « dollarisation » de l’économie.