International
Le front avec le Hezbollah, nouvel objectif de guerre d'Israël
Un Palestinien porte le corps d'un enfant tué lors de frappes israéliennes sur le camp de réfugiés de Bureij, à l'hôpital al-Awda du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 17 septembre 2024,. (Photo Eyad BABA / AFP)
Israël a annoncé mardi élargir les objectifs de sa guerre contre les Palestiniens, pour y inclure le front avec le Hezbollah le long de la frontière nord avec le Liban.
Dans ce contexte explosif, le secrétaire d'Etat Antony Blinken est attendu mercredi en Egypte pour discuter d'une nouvelle proposition de compromis en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des dizaines de détenus israéliens dans le territoire palestinien, selon le département d'Etat.
Mardi, une frappe israélienne à Blida, à la frontière dans le sud du Liban, a coûté la vie à trois personnes selon les autorités libanaises, l'armée israélienne affirmant avoir tué des membres du Hezbollah. Le mouvement libanais a annoncé des tirs contre des positions militaires dans le nord d'Israël.
Des centaines de membres du Hezbollah ont été blessés mardi dans l'explosion simultanée de leurs bipeurs, un système de radiomessagerie, dans plusieurs bastions de la formation pro-iranienne au Liban, ont indiqué à l'AFP des sources proches du mouvement libanais.
Une source proche du Hezbollah a affirmé qu'il s'agissait d'un "piratage israélien". C'est le premier incident de ce genre depuis le début des violences entre la formation pro-iranienne et Israël depuis près d'un an.
L'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat ces informations.
"Le cabinet politique et de sécurité a mis à jour les buts de la guerre, afin d'y inclure le retour en toute sécurité des habitants du nord (d'Israël) chez eux", a indiqué le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a été plus loin. "L'action militaire" contre le Hezbollah est "le seul moyen de garantir le retour des habitants du nord d'Israël dans leurs foyers", a-t-il dit à un émissaire américain en visite en Israël, Amos Hochstein.
"Zone de sécurité" au Liban?
Pourtant, le département d'Etat a estimé qu'"une solution diplomatique est la bonne façon, et la seule façon, de ramener le calme dans le nord d'Israël".
Pour Michael Horowitz, expert géopolitique pour Le Beck, une société de conseil en sécurité basée au Moyen-Orient, "sans cessez-le-feu à Gaza, il n'y aura pas d'accord sur la question de la frontière avec le Liban. Pour Israël cela veut dire qu'il faudra donc probablement se préparer à une solution militaire d'autant que la pression monte car des dizaines de milliers d'Israéliens restent déplacés".
"Il y a un consensus (en Israël) sur le fait qu'une guerre pour éliminer complètement le Hezbollah sera extrêmement difficile, coûteuse et dangereuse car elle peut mener à un embrasement régional. Le but d'une opération militaire serait donc plus limité, notamment celui de créer une zone tampon dans le sud du Liban", a-t-il ajouté.
La guerre d’extermination des Palestiniens menée par Israël a fait au moins 41.252 morts, pour la plupart des civils dont plus de 32.000 sont des femmes et des enfants.
"Tout détruit"
Le chef du Hamas Yahya Sinouar a assuré que son mouvement était "préparé" à "mener une longue guerre d'usure" contre l'armée israélienne qui s'est emparée de vastes régions de la bande de Gaza et bombarde sans cesse le territoire palestinien assiégé et dévasté.
Mardi avant l'aube, des frappes aériennes israéliennes ont ciblé la bande de Gaza, faisant au moins sept morts dont trois dans une maison de la ville éponyme (nord) selon la Défense civile.
"Cette guerre a tout détruit, notre santé mentale et physique, notre avenir et nos rêves. Elle nous a séparé de nos proches, a détruit tout ce qu'il y avait de beau dans nos vies", s'exclame Alaa Halilo, 32, une Palestinienne déplacée à Gaza-ville.
Après des mois de négociations infructueuses pour parvenir à une trêve à Gaza, les Etats-Unis planchent, "en particulier avec l'Egypte et le Qatar", les deux autres pays médiateurs, sur une nouvelle proposition de compromis, a indiqué lundi le département d'Etat, sans la détailler.
Mardi, le Qatar a affirmé que les efforts se poursuivaient pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu. (Quid avec AFP)