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L’IMA accueille une exposition sur les « trésors de l’islam en Afrique »
L'exposition « Trésors de l’islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar » (14 avril-30 juillet), a été ouverte à la presse, mercredi 12 avril au siège de l'Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris.
Cette exposition inédite est consacrée aux liens étroits, passés comme présents, tissés entre le monde arabo-musulman et l'Afrique subsaharienne. Elle interroge les processus de transmission et d'appropriation de l'islam par les peuples africains.
Du Maroc au Sénégal, en passant par l'Ethiopie, le Kenya, le Mali et bien d'autres pays du continent, l'exposition retrace treize siècles d'histoire à travers l'art, l'architecture ou les rituels.
Aménagée sur une superficie de 1.100 m2 , cette exposition réunit près de 300 œuvres, dont des pièces montrées pour la première fois en France, comme les exceptionnels manuscrits de Tombouctou, dont la conservation relève aujourd’hui de l’épopée. Ces oeuvres graphiques, par leur pluridisciplinarité, témoignent de l’effervescence intellectuelle de la ville à l’époque songhaï (XVe-XVIe siècles).
D'autres œuvres issues de collections privées rarement montrées sont présentées dans cette exposition comme les pièces « sénoufo » et « dioula » de la collection Patrick Girard, objets régaliens traditionnels transmis à des chefferies musulmanes qui témoignent d’une culture construite sur l’assimilation plutôt que sur la destruction.
Dans cette exposition, l’artisanat, les pièces historiques et le patrimoine immatériel dialoguent avec l’art contemporain et partagent le même statut. Les oeuvres des artistes contemporains questionnent les différentes thématiques développées et interagissent avec les pièces patrimoniales.
« Trésors de l’islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar » célèbre aussi le dynamisme de l’art contemporain africain sans pour autant l’opposer à son passé, et salue une Afrique fière de ses racines pluriculturelles et portée par une nouvelle génération ambitieuse.
Ce qui y est dévoilé vient conter une histoire méconnue qui porte un tout autre éclairage sur le continent. Cette exposition a pour ambition de montrer que la pratique de l’islam se détache rapidement d’une simple influence arabe, berbère ou persane et devient le fait de musulmans africains.
Elle offre un nouveau regard sur le continent africain qui insiste sur les échanges et la réciprocité entre le nord et le sud de l’Afrique.
Pluridisciplinaire - patrimoine immatériel, architectural et artistique - l'exposition propose de décloisonner les productions du monde arabo-musulman et celles de l’Afrique sub-saharienne. Mêlant l’art contemporain, l’archéologie et l’ethnographie, elle apporte une nouvelle compréhension de l’objet en montrant la multiplicité de sa vocation et de sa nature.
Pour le président de l'Institut du monde arabe Jack Lang, cette exposition est « un parcours qui convoque l'archéologie, l'architecture, le patrimoine immatériel, l'artisanat et que ponctuent de grands noms de l'art contemporain, pour dire avec éclat la foisonnante créativité au travers de laquelle l'Islam, au sud du Sahara, s'est exprimé et s'exprime encore ».
L’exposition propose un parcours en trois étapes : la diffusion de l’islam, les pratiques de la religion et, au-delà du religieux, « les arts de l’islam » au sud du Sahara.
L’accent est mis dès le début de l’exposition sur les échanges entre le nord et le sud du Sahara. La présence d’artistes contemporains nord-africains et subsahariens rend compte d’un héritage commun culturel ou religieux.