AU SEUIL D’UNE TROISIEME GUERRE MONDIALE ? Par Gabriel Banon

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Le risque d’un dérapage vers un conflit nucléaire, que les populations aimeraient que l’on évite, grandit chaque jour. L’obstination de Bruxelles et de Washington à vouloir imposer aux Russes leur agenda ne va pas laisser de choix à Moscou que l’escalade.

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L'AMBASSADEUR AUJOURD'HUI – Par Gabriel Banon

De la Russie à la Corée du Nord, en passant par Taïwan, les étincelles ne manquent pas qui pourraient enflammer le monde en l’amenant à cette troisième guerre mondiale, tellement redoutée.

Le général français, Christophe Gomart, directeur du renseignement militaire de 2013 à 2017, estime que "s'ils n'arrivent plus à avancer en Ukraine, les Russes pourraient être tentés de viser une base militaire située de l'autre côté de la frontière. C'est plausible. Ce serait aussi une manière de tester l'Otan, de pousser les Américains et les Européens dans leurs retranchements".

Il ne faut pas être un grand stratège pour comprendre que la Russie cherchera par tous les moyens à couper les sources de ravitaillement des Ukrainiens, y compris l'approvisionnement en armes. Pour cette raison, on ne peut pas exclure une frappe russe sur une base militaire en Pologne, car tout transite par la Pologne. La base située près de Jaroslaw, à deux pas de la frontière et à 110 kilomètres de Lviv, serait potentiellement visée. 

 Une telle frappe devrait théoriquement provoquer une réaction de l'Otan. "Quelle serait-elle ? L'article 5 du traité de l'Atlantique Nord prévoit une riposte de l'ensemble de l'organisation en cas d'agression d'un de ses membres. Mais les textes ne spécifient pas quelles formes peut prendre cette réplique. Le soutien militaire va finir par amener Moscou à considérer l’OTAN comme un des belligérants et normalement toute l’Europe de l’Union. Riposter, c'est entrer dans un engrenage qui peut mener à cette troisième guerre. Ne pas acter l’article 5 serait aussi dommageable, au moment où l’OTAN tente d’y amener la Suède et la Finlande. On ne peut pas à la fois dire qu'on les protège et laisser un membre se faire agresser sans rien faire. C'est vraisemblablement le but des Russes, montré que l'Otan n'est pas une organisation fiable. 

 Le risque d’un dérapage vers un conflit nucléaire, que les populations aimeraient que l’on évite, grandit chaque jour. L’obstination de Bruxelles et de Washington à vouloir imposer aux Russes leur agenda ne va pas laisser de choix à Moscou que l’escalade. Rappelons-nous les avertissements de Lavrov et les déclarations de Poutine : « Si vous voulez la guerre, vous l’aurez. Mais ne vous faites pas d’illusions, elle ne sera pas conventionnelle, mais nucléaires. » Pourquoi voulez-vous qu’il n’utilise pas son avance technologique dans l’armement nucléaire tactique. Pour l’autre, tout le monde s’accorde pour dire que la Russie à trois fois plus de missiles nucléaires que l’Amérique. Les deux ont suffisamment de quoi anéantir définitivement une grande partie de la planète.

 Dans la recomposition des blocs en cours, un nombre conséquent de pays d’Afrique et d’Asie pourraient rejoindre le couple Russie-Chine.

La coalition occidentale menée actuellement par les Etats-Unis, par sa politique ouvertement et violement antirusse, risque de mettre le feu aux poudres.