La greffe d’organes dans notre Royaume, le projet d’une Nation - Par Dr Anwar CHERKAOUI

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La greffe d'organes, ce projet humanitaire qu’on peut qualifier par « le Projet de la Nation Marocaine « a besoin d’un leader charismatique qui peut le prendre à bras le Cœur, religieusement et humainement.

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Un programme national de don et de greffe de reins dans notre Royaume doit être considéré comme un projet humanitaire qu’on peut qualifier de « Projet de la Nation Marocaine » et qui aura besoin d’un leader charismatique qui peut le prendre à bras le Cœur, religieusement et humainement.

Les urologues marocaines ont toutes les compétences techniques pour prélever chez un donneur (vivant ou en mort cérébral) et pour greffer un rein chez un patient en état d’insuffisance rénale terminale et dont la survie est tributaire de la machine de la dialyse, 3 séances par semaine à raison de 4 heures par séance. 

La greffe rénale libère ce malade de toutes ces contraintes et lui offre une meilleure qualité de vie. 

Aujourd’hui, le Maroc dispose de plus 500 centres d’hémodialyse répartis sur les secteurs public, privé et militaire dans les grandes et les petites villes du Royaume. 

A titre d’exemple, Souk Sebt ou Souk Larbaa ont leur centre d'hémodialyse.

Ces centres prennent en charge les 37 000 malades marocains en insuffisance rénale terminale. Et depuis décembre 2022, avec la généralisation de l’assurance maladie obligatoire, le Maroc peut s'enorgueillir d’avoir zéro malade dans la liste d’attente d’une hémodialyse. 

Hélas, tous les néphrologues et les épidémiologistes marocains s’accordent pour dire que le nombre de malades qui auront besoin d’une dialyse va en augmentant, faute d’une politique de prévention. 

La dialyse est un gouffre financier. L’alternative thérapeutique que représente la greffe rénale offre une meilleure qualité et coûterait moins chère à partir de la deuxième année de la greffe rénale. 

Aujourd’hui, à tout casser, les 7 centres hospitaliers universitaires du Royaume ainsi que les hôpitaux qualifiés d’établissements non lucratifs réalisent une trentaine de greffes rénales par an. 

C’est un mauvais indicateur du niveau de technicité et de modernité de notre médecine marocaine. Car la capacité technique de nos urologues, de nos néphrologues, de nos hôpitaux ainsi que de nos caisses de remboursement des soins offrent la possibilité de réaliser dix fois plus de greffes rénales. 

Lors du 19eme congrès national de néphrologie, qui s’est tenu à Casablanca du 2 au 4 mars 2023, Pr Ramadani Benyounès, un des pionniers de la néphrologie moderne marocaine lance un appel à chacun des centres de néphrologie du Royaume : Que chaque centre propose UN (1) patient par an pour la greffe rénale. 

Par un simple calcul, cela donnera 500 greffes rénales par an pour le Maroc. 

Cela fera de lui le premier pays « greffeur » de reins au Maghreb, en Afrique et dans le monde Arabe. Mais, il restera loin derrière l’Espagne, le premier « greffeur » du rein dans le Monde, environ 5000 par an dont 1000 à partir d’un donneur vivant. 

Interrogé sur la possibilité de greffer 500 reins par an au Maroc, Pr Tariq SQALLI, chef de service de néphrologie au CHU de Fès et président de la société Marocaine de néphrologie, confirme que le Maroc dispose de toutes les compétences médicales, en précisant que toutes les questions juridiques et religieuses sont parfaitement en adéquation pour développer le don et la greffe d’organes dans notre pays. 

Le don et la greffe d’organes dans un pays comme le Maroc, n’est pas l’affaire uniquement des médecins et des chirurgiens. 

Tout un chacun est concerné, l’homme de la religion, l’imam dans sa mosquée, l’instituteur dans sa classe, les responsables de la sécurité routière. 

Car hélas, chaque année nous déplorons dans notre pays 4000 morts à cause des accidents de la voie publique. 

Ces décès accidentels peuvent donner la vie et la vue (prélèvements des cornées de l’œil) à des milliers de personnes. 

Mais, cela nécessite toute une organisation dont nous ne disposons pas hélas aujourd'hui sous nos cieux. 

Si le département de la santé et les médecins peuvent constituer une locomotive pour aller de l’avant avec la greffe d'organes, ce projet humanitaire qu’on peut qualifier par «  le Projet de la Nation Marocaine « a besoin d’un leader charismatique qui peut le prendre à bras le Cœur, religieusement et humainement.